Des paysans de l’Angleterre médiévale aux communautés autochtones d’Amérique latine, le monde regorge d’exemples de « communs » où les règles sont définies – non par l’État ou le marché – mais par les gens eux-mêmes.
Auteur d’une thèse sur les communs à la KU Leuven, je constate que, face au COVID-19, l’effondrement des chaînes globalisées d’approvisionnement réveille en ricochet d’innombrables chaînes d’entraide au niveau local, s’organisant de manière spontanée, souvent en quelques heures…
Des étudiants de médecine, infirmiers, psychologues et même vétérinaires se portent volontaires pour lutter contre la pandémie. Des couturières bénévoles permettent, grâce à leurs masques réutilisables, de pallier les ruptures de stocks à l’échelle internationale. Des artistes organisent des concerts ou blind tests en ligne. Des voisins proposent leur aide pour faire les courses des plus âgés. Les petites annonces gratuites fleurissent. Ces initiatives ne répondent à aucun appel venu d’en haut – ni de la Commission, ni des gouvernements nationaux. Elles sont encore moins motivées par l’argent. Non, elles ont pour seul et unique but le bien commun. Nous pourrions même les appeler « communs » tout court (« commons » en anglais) à l’instar de ces collectivités qui gèrent des ressources partagées de manière autonome.