Plus de 200 personnalités nominent Ilham Tohti au Nobel de la paix 2024

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Des ministres, parlementaires, recteurs et professeurs d’université du monde entier lancent ce lundi à la Chambre des représentants une large coalition internationale pour porter la nomination d’Ilham Tohti, professeur ouïghour condamné à la prison à vie en Chine, au prix Nobel de la paix 2024.

“Nous sommes fiers d’avoir réussi à bâtir des ponts entre les mondes universitaire et parlementaire, à travers tant de pays, du Canada au Japon, en passant par le Rwanda, l’Australie, le Paraguay, la Turquie ou la France, pour présenter la nomination d’Ilham Tohti, professeur ouïghour de renom et défenseur de la paix et du dialogue, condamné à la prison à vie par la Chine il y a dix ans. Alors que l’ONU dénonce des crimes contre l’humanité au Xinjiang, il est de notre devoir de briser le silence complice à l’égard du régime de Xi Jinping et de soutenir le véritable symbole du combat pour la liberté du peuple ouïghour”, expliquent la professeure Vanessa Frangville (ULB) et le député fédéral Samuel Cogolati (Ecolo) à l’origine de l’initiative.

Parmi les nombreuses personnalités qui ont décidé de nominer Ilham Tohti, l’on retrouve notamment en Belgique la ministre Zakia Khattabi (Ecolo), la présidente du Sénat, Stéphanie d’Hose (Open VLD) et la présidente de la Commission des Relations extérieures, Els Van Hoof (CD&V). En France, Olivier Faure (premier secrétaire du PS) et Yannick Jadot (sénateur et candidat des Verts aux dernières élections présidentielles); au Japon, Arfiya Eri (première parlementaire d’origine ouïghoure); au Royaume-Uni, la baronne Helena Kennedy KC (membre de la Chambre des Lords); aux USA, Kenneth Roth (ancien directeur de Human Rights Watch (organisation colauréate du prix Nobel de la Paix en 1997)) ou encore Chris Smith (président de la Commission sur la Chine au Congrès).

Cette initiative pour le prix Nobel de la Paix est menée avec l’entourage direct d’Ilham Tohti. “J’avais 18 ans quand j’ai vu mon père pour la dernière fois. Nous tentions de quitter la Chine pour rejoindre les États-Unis. La police l’a arrêté sous mes yeux à l’aéroport. Je ne parlais pas anglais et il m’a imploré de monter seule à bord. Un an plus tard, le régime chinois le condamnait à la prison à vie pour ‘séparatisme’, alors qu’il a toujours prôné la réconciliation et la non-violence au sein de la Chine. Je n’ai plus eu de nouvelle de lui depuis”, rapporte Jewher Ilham, la fille d’Ilham Tohti.

En 2019, Jewher Ilham a reçu au nom de son père le prix Sakharov du Parlement européen. Dans le prolongement de ce prix, le nom d’Ilham Tohti est souvent cité parmi les favoris pour le Nobel de la Paix. “Aujourd’hui, nous voulons marquer le coup. Alors que nous célébrions hier le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, nous voulons mettre en lumière les pires atrocités commises par Pékin contre plus de 10 millions de Ouïghours! Quand des intellectuels ouïghours sont réduits au silence en Chine, nous devons lever le ton, à l’unisson, pour défendre leurs libertés”, concluent Samuel Cogolati et Vanessa Frangville.

Les candidatures pour le prix Nobel de la Paix 2024 se clôturent le 31 janvier prochain à minuit. Les chefs d’états, membres de gouvernements, parlementaires nationaux, professeurs d’université, juges de tribunaux internationaux ou encore anciens Nobel de la Paix sont autorisés à présenter un dossier, argumenté et détaillé.