Alors que l’État turc a arrêté ce lundi 22 avril des journalistes kurdes à Instanbul et Ankara, la police belge a perquisitionné les locaux et les installations des trois chaînes kurdes Sterk TV, Roj et Hevron TV à Denderleeuw, près de Bruxelles. La descente a eu lieu la nuit du mardi 23 avril, dès 1h30 du matin.
Ordinateurs et matériel confisqués, appareils et installations détruites, portes enfoncées, câbles sectionnés pour empêcher toute diffusion et accusations de violences policières contre les personnes présentes : je suis très inquiet des potentielles atteintes à la liberté de la presse et liberté d’expression de ces médias kurdes.
J’ai dès lors directement déposé les trois questions suivantes au Ministre de la Justice à la Chambre :
“Monsieur le Ministre,
1. Pourriez-vous d’abord formellement exclure que la Police / Justice belge a agi sous les ordres (directs ou indirects) du régime d’Erdogan en Turquie ? Sous quels ordres la police belge agissait-elle ? En effet, étant donné la persécution des Kurdes en Turquie, il serait incompréhensible que notre système judiciaire belge se soit laissé diriger par le régime d’Erdogan, même de manière indirecte via les ordres d’un parquet ou juge d’instruction dans un pays tiers comme la France.
2. Puisqu’il s’agit ici de deux médias, pourriez-vous expliquer comment la Justice belge protège la liberté de la presse des chaînes kurdes, même quand celles-ci gênent les intérêts de régimes étrangers comme la Turquie ? Les médias étaient-ils encore fonctionnels le 23 avril ? Si non, qu’est-ce qui justifie cette atteinte à la liberté de la presse ?
3. Des plaintes ont-elles été déposées pour violences policières lors de ces perquisitions ? Pouvez-vous en effet confirmer que les installations techniques et électroniques des médias kurdes ont été endommagées lors des perquisitions ? Si oui, pour quelle raison ?”
Je vous tiendrai au courant dès que je recevrai une réponse de sa part !