Les civils sont les grands oubliés des conflits armés. Pourtant, ils représentent 9 victimes sur 10 des armes explosives en zones peuplées. Grâce à notre texte voté il y a peu, le Parlement belge est devenu le 1er au monde à protéger les civils contre ces bombardements.
Ce vendredi, pour rendre hommage à ces grands oubliés des conflits armés, nous avons inauguré un Monument au “Civil Inconnu” à Bruxelles. Un moment émouvant vécu aux côtés des équipes de Handicap International, de son ambassadrice, Axelle Red, du 1er échevin de la Ville de Bruxelles, Benoît Hellings et d’autres collègues parlementaires ayant soutenu cette initative, comme Sophie Rohonyi, également présente ce matin.
Le texte de mon discours
Monsieur le directeur de Handicap International,
Madame l’ambassadrice, chère Axelle Red,
Monsieur le premier échevin,
Chers collègues (les meilleurs!),
Chères toutes et tous,
C’est un véritable honneur de m’adresser à vous ce matin, pour inaugurer ce Monument en hommage au « Civil Inconnu ».
10 ans après le début de la guerre en Syrie, 6 ans après le début au Yémen et après des mois de discussions et d’auditions à la Chambre des représentants, grâce à l’incroyable travail de Handicap International, nous avons voté une résolution afin de protéger les civils contre les armes explosives.
Et nous, petits parlementaires belges, pouvons être fiers de ce vote ! Car nous sommes le premier Parlement au monde à se prononcer en faveur d’une déclaration politique internationale à ce sujet.
La Belgique était déjà le premier pays à interdire les mines antipersonnel. Nous sommes aujourd’hui le premier pays à demander de protéger les civils contre les armes explosives en zones peuplées, et de garantir à ces victimes un accès inconditionnel à l’aide humanitaire.
Pourquoi agir, pourquoi inaugurer ce Monument en hommage au Civil inconnu ?
Car dans les zones urbaines, 9 victimes sur 10 des bombardements sont des civils. Un civil est blessé ou tué toutes les 24 minutes des causes d’une bombe ou d’une arme explosive visant une zone urbaine. C’est devenu la réalité des guerres contemporaines du 21e siècle : les civils ne sont plus des dommages collatéraux, ils sont les principales victimes des conflits armés.
Le Parlement belge refuse que ces morts restent une fatalité :
Bombarder une cible dans un champs de bataille ouvert, ou dans une zone peuplée, ce n’est pas la même chose ! Les leçons des ravages de la guerre dans les villes réduites en cendres en Irak, au Yémen, en Syrie, à Gaza et ailleurs, doivent être tirées. Une large majorité parlementaire demande aujourd’hui en Belgique d’éviter les artilleries, roquettes et bombes aériennes lourdes dans des villes à forte densité de population puisque les effets prévisibles sont tout simplement dévastateurs pour les civils.
3 pilliers :
1) éviter l’usage des armes explosives dans les zones peuplées !
2) reconnaître que les effets des armes explosives sur les civils ne se limitent pas à l’instant x de la détonation, mais peuvent raser des écoles, des hôpitaux, et créer, ce qu’on appelle, et ce qu’on reconnaît pour la première fois dans notre résolution, des « effets dominos » !
3) il faut absolument venir en aide aux civils et stopper leurs souffrances car piégés par ces bombardements en zones peuplées, comme dans les villes, par exemple !
Via ce vote, la Belgique répond à l’appel lancé par Handicap International, le réseau de la société civile INEW, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et le Secrétaire général de l’ONU. Depuis 2019 à Vienne, 83 États, dont la Belgique, se sont engagés dans la négociation d’une déclaration politique pour renforcer la protection des civiles de l’impact causé par les armes explosives en zones peuplées (EWIPA).
Et donc, je le dis franchement : oui c’est un vote qui peut changer les choses ! Oui, c’est un vote qui peut sauver des vies.
Et je le dis très sincèrement, ce vote n’aurait pas été possible sans tout le travail abattu en coulisse par Camilla, Baptiste, Alma et les équipes de Handicap International.
Ce vote, vous pouvez en être fier également. Et c’est donc avec beaucoup de reconnaissance pour votre travail que nous nous rappelons notre responsabilité morale, politique et légale de protéger les civils contre les armes explosives.
Merci.