Un mois pour décider du sort des déchets hautement radioactifs : trois raisons contre l’enfouissement

Un mois. Il reste exactement un mois pour réagir au projet d’enfouissement de l’Organisme national des déchets radioactifs (ONDRAF). Ce projet consiste à enfouir au moins 13.600 m³ – soit l’équivalent de cinq piscines olympiques – de déchets hautement radioactifs dans notre sous-sol.

Tandis que jusqu’au début des années 1980, la Belgique jetait ses déchets radioactifs en mer, le gouvernement fédéral s’apprête maintenant à décider de les enfouir sous nos pieds. Ecolo appelle tous les Belges à s’y opposer et à réagir massivement à l’enquête en ligne.

Utiliser la période de confinement pour enfouir l'équivalent de 5 piscines olympique de déchets radioactifs en Belgique ? C'est NON !

Utiliser la période de confinement pour enfouir l'équivalent de 5 piscines olympiques de déchets radioactifs en Belgique ? 😡Des déchets nucléaires dans nos sous-sols ?? ☢️🙅 C'est NON !📣 Mobilisons-nous ! Il reste 1 mois pour réagir au projet d'enfouissement des déchets nucléaires 🙋🏽🙋🏻‍♂️ ⏱️ Faire une consultation en pleine crise sanitaire, sans avertir les communes concernées, ni accepter un délai supplémentaire pour l’enquête est inacceptable. Aucune réunion publique ni panel d’experts n’est par exemple possible en ce moment.🌍 Le projet ne donne aucune donnée concrète sur ses incidences environnementales.💬 D'autres alternatives qu’un enfouissement irréversible doivent être débattues.🗣️ Un dossier aussi grave avec des conséquences sur des centaines de milliers d’années mérite un vrai débat public.👉 Participez à l'enquête jusqu’au 13 juin ici : https://publieksbevraging.typeform.com/to/vtiUy9👉 Plus d'infos : https://ecolo.be/un-mois-pour-sopposer-a-lenfouissement-des-dechets-hautement-radioactifs/

Publiée par Ecolo sur Jeudi 14 mai 2020

Et nous ne sommes pas les seuls : du côté de nos voisins immédiats, le gouvernement luxembourgeois s’est d’ores et déjà opposé au projet de l’ONDRAF.

Voici à tout le moins trois raisons pour lesquelles Ecolo conteste ce projet :

1. Ce n’est pas le moment ! Sur la forme, Ecolo dénonce la confiscation du débat en pleine crise du Covid-19. Vu que toute notre attention est légitimement braquée sur la crise sanitaire sans précédent que vit notre pays, beaucoup de citoyens ignorent complètement le projet d’enfouissement. Aucune réunion publique ni panel d’experts n’est possible en ce moment. Or, un dossier aussi grave avec des conséquences sur des centaines de milliers d’années mérite un vrai débat public !

2. Aucune proposition concrète ! Sur le fond, le projet de l’ONDRAF est d’un flou absolu puisque l’on ne sait ni où, ni quand, ni comment, ni avec quel argent, les déchets radioactifs seront stockés ! Pour l’ONDRAF, il faut accepter le principe d’enfouissement sans en connaître les implications concrètes. Mais pour Ecolo, il est hors de question de donner maintenant un chèque en blanc pour l’enfouissement (à l’exclusion de toutes les autres alternatives) sans avoir aucune donnée concrète sur ses incidences environnementales.

3. Non à l’irréversibilité ! Alors que les déchets resteront dangereux plus d’un million d’années, les orifices seront scellés à tout jamais (après une période de surveillance qui se limitera aux cent premières années). Le but de l’ONDRAF est bien à terme de fermer définitivement le stockage. Or, c’est ce principe même de la (non)récupérabilité intemporelle des déchets qu’Ecolo souhaite éclairer et voir débattu ! Pour les écologistes, il est urgent de sortir de l’entonnoir dans lequel l’ONDRAF veut placer la décision alors que toutes les alternatives n’ont pas été suffisamment étudiées.

Notre solution ?

Face aux risques et surtout aux incertitudes inhérentes à la complexité d’un projet de stockage de matières radioactives sur un million d’années, il semble particulièrement inapproprié et immature de choisir maintenant une solution définitive. Pour les écologistes, il faut mettre en sécurité tous ces déchets radioactifs au plus vite dans des entreposages intermédiaires – sans compter sur les piscines qui fuitent ou entrepôts de combustibles usés à Tihange et Doel dont le temps de vie est limité.

Aux Pays-Bas, par exemple, le gouvernement a décidé il y a plus de deux ans de reporter toute décision définitive à l’an 2100. Pourquoi ne pas appliquer le même principe en Belgique ? Nous avons tout autant que nos voisins du Nord le temps et le devoir de mener un large débat de société autour de cet enjeu engageant des milliards d’euros et des milliers de générations !