À l’heure où le gouvernement fédéral envisage d’appuyer une opération militaire en Irak et en Syrie, par le biais de quatre F-16, j’encourage les autorités à se recentrer sur l’urgence : celle de donner du répit aux populations locales qui ont déjà tant souffert au cours de ces conflits interminables. C’est pourquoi, avec mon homologue Groen, nous avons mis sur la table une série d’amendements afin de renforcer sensiblement les volets humanitaire et géopolitique de l’opération.
La semaine dernière, je vous partageais un article sur l’audition qui rassemblait l’état-major et le Ministre de la Défense au Parlement. Elle portait sur le déploiement des F-16 dans le cadre de l’opération Inherent Resolve (OIR). L’occasion d’interpeller et d’insister sur la nécessité d’obtenir des garanties fermes tant au niveau juridique que politique.
Ce jeudi 4 juin, j’ai à nouveau expliqué en Commission défense pourquoi l’opération militaire visant à envoyer nos F-16 en Syrie est hors-la-loi.
À côté du volet juridique, le volet géopolitique me paraît très important. En effet, nous ne parlons pas d’une opération multilatérale de l’OTAN ou des pays de l’Union européenne. Non, il s’agit d’une opération menée par les États-Unis. Aujourd’hui, les Etats-Unis sont dirigés par un président pour le moins instable… peu, voire pas du tout, fiable en tant que partenaire dans ses opérations militaires. Il suffit de repenser aux conséquences de l’attaque menée contre Soleimani, le général iranien, depuis une base de la Coalition en Irak.
Aujourd’hui, nous devons tout faire pour que la coalition contre l’Etat islamique ne se transforme pas en coalition contre l’Iran, particulièrement influent en Irak, à travers des milices chiites. Il faut à tout prix éviter un conflit ouvert avec l’Iran !
Par ailleurs, au niveau du territoire syrien, il est certain que les quatre F-16 belges ne permettront pas d’éradiquer toutes les cellules djihadistes restantes… Alors que le régime de Bachar El-Assad contrôle la majeure partie du pays, nous n’allons pas combattre ce régime. Ce n’est absolument pas le but de cette opération. En outre, les forces kurdes, qui étaient nos partenaires dans la lutte contre l’Etat islamique, sont attaquées par la Turquie, l’un de nos partenaires au sein de l’OTAN. Enfin, le Nord-Ouest de la Syrie, et la province d’Idlib en particulier, est dévasté par une succession de crimes de guerre, menés par le régime d’Assad et les Russes. Ces crimes perpétrés contre des hôpitaux, des écoles, des enfants… renforcent la présence de rebelles djihadistes qui résistent dans cette zone.
En guise de conclusion, j’ai invité mes collègues et les autorités belges à se recentrer sur l’urgence : celle de donner du répit aux populations locales qui ont déjà tant souffert au cours de ces conflits interminables. C’est pourquoi, avec mon homologue Groen, Wouter De Vriendt, nous avons mis sur la table une série d’amendements afin de renforcer sensiblement les volets humanitaire et géopolitique de l’opération.