Hong Kong : le Parlement belge demande de nouvelles sanctions contre le régime chinois

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En votant ce mardi en faveur de la résolution Ecolo-Groen, portée avec mon collègue Wouter De Vriendt (photo), visant à condamner l’intervention du régime chinois à Hong Kong, le Parlement belge demande pour la première fois que de nouvelles sanctions soient imposées contre les auteurs de violations flagrantes des droits humains à Hong Kong et en Chine. À travers ce vote, nous maintenons Hong Kong à l’ordre du jour de l’agenda européen. Et malgré les pressions, nous rappelons au gouvernement chinois que ses abus ne peuvent rester impunis.

Ce vote intervient alors que se tenait ce dimanche à Hong Kong une pseudo-élection orchestrée par le gouvernement chinois qui a vu John Lee, à la manoeuvre de la répression du mouvement pro-démocratie, être désigné à la tête de la ville avec… 99,6% des voix. C’est la première fois qu’un dirigeant policier accède à cette fonction. Il était le seul candidat à la succession de la dirigeante sortante, Carrie Lam.

Si John Lee est désigné à la tête de la ville, c’est parce qu’il a suffisamment prouvé que sa loyauté va au parti communiste et non aux citoyens de Hong Kong, dont à peine 0,2% ont participé à ce qui s’apparente à une mauvaise farce électrorale. Je crains qu’avec cette nomination, les mesures de sécurité et la répression politique s’intensifient encore. Lee fera tout pour satisfaire ses maîtres à Pékin et empêcher toute forme d’essor démocratique. L’interdiction officielle de la veillée annuelle de commémoration du massacre de Tian’anmen du 4 juin 1989 à Pékin n’en est qu’un exemple. Autre exemple pour le moins inquiétant : le projet de Lee de renforcer la criminalisation des ‘crimes de la pensée’.

La révolution des parapluies et les manifestations pro-démocratie avaient fait descendre dans les rues de Hong Kong jusqu’à deux des sept millions de citoyens. Aujourd’hui, les manifestations de plus de 3 personnes y sont interdites. La nouvelle loi sur la sécurité nationale, qui s’inscrit en violation du droit international et de la constitution (« Basic Law ») de Hong Kong, supprime le pluralisme politique et criminalise depuis 2020 toute dissidence démocratique. Vidée de son autonomie et contrôlée à distance par Pékin, Hong Kong va dans la même direction liberticide que le Xinjiang, le Tibet ou la Mongolie intérieure. La presse, comme le journal Apple Daily ou le média Stand News, a été muselée. Conformément à l’article 38 de la loi draconienne sur la sécurité nationale, toute personne, où qu’elle soit dans le monde, quel que soit son lieu de résidence, quelle que soit sa nationalité, peut être poursuivie par la Chine si elle critique la politique chinoise de Hong Kong.

Dans ce contexte, continuer à se taire et à détourner le regard revient à une approbation tacite de l’oppression chinoise. En 2020, les États-Unis ont sanctionné John Lee pour avoir ‘sapé l’autonomie de Hong Kong’ et ‘restreint la liberté d’expression et de réunion des citoyens de Hong Kong’. Je pense qu’il est urgent que l’Union européenne et ses États membres prennent des mesures similaires à l’encontre de John Lee et, plus largement, de l’ensemble des personnes responsables de la destruction des libertés fondamentales de Hong Kong et du démantèlement de son État de droit.