La commune de Trooz, en province de Liège, est l’une des communes ayant été touchées par les dramatiques inondations de juillet 2021.
Un peu plus de deux ans plus tard, en compagnie d’autres élus de la région et d’ailleurs, nous y sommes retournés et y avons retrouvé Etienne Vendy, président du CPAS et véritable héros du quotidien.
Lors des inondations, il a remué ciel et terre pour trouver un toit et de la nourriture pour tout le monde. Il se souvient : « Le jour-même, la première question que je me suis posée fut ‘Par où commencer ?’ C’est là qu’on se rend compte de l’importance de son réseau, c’est ce qui m’a permis de débloquer les premières aides sur le terrain. Dans un premier temps, lorsque nous étions au centre de crise à Beaufays, mes priorités étaient : un toit et de la nourriture pour tout le monde ! Au CPAS, c’était une évidence que nous prendrions en charge tous les sinistrés qui en auraient besoin. Peu importe s’ils étaient déjà bénéficiaires du CPAS ou pas. »
Avant les inondations, le CPAS s’occupait de 300 personnes sur les 8000 habitants que compte la commune. Après, ce chiffre est passé à 4000, soit la moitié de la population !
Ce qui me marque, c’est l’immense émotion qui subsiste. Comme ces souvenirs de gens sur les toits qui attendaient désespérément les services de secours. « Lorsque je suis descendu dans la vallée, que j’ai vu les dégâts, j’ai directement mesuré l’ampleur des conséquences psychologiques que ça allait engendrer », poursuit Etienne. Psychologue de formation, il a rapidement mis en place un service de soutien via les psychologues de terrain du CPAS : « Les psychologues partent en maraude, vont parfois sonner à une porte quand ils entendent qu’une personne, paraît-il, ne va pas bien. Mais sans doute existe-t-il encore l’une ou l’autre situation dramatique dont nous n’avons pas connaissance. Bien que les services soient gratuits et bien que l’aide accessible via le CPAS soit ouverte à tout le monde, certaines personnes hésitent à se manifester. Parfois tout simplement parce qu’elles sont encore submergées par leurs travaux ou d’autres ennuis. »
Je suis admiratif de la façon avec laquelle Etienne a su rebâtir sa commune dévastée et continue à positiver malgré tout : « Comme mandataire local, on n’aurait jamais imaginé faire face à la gestion de tels enjeux. Après le covid qui nous a poussé dans nos retranchements, c’est aujourd’hui des enjeux transversaux qu’on doit gérer : de la santé publique à l’urbanisme ! Malgré l’aspect dramatique des choses, il y a un côté très intéressant dans notre travail et une opportunité à saisir ! »