Violence au Proche-Orient : défendre le droit international coûte que coûte

Je suis horrifié par la violence au Proche-Orient. Des terroristes du Hamas ont ouvert le feu sur des centaines de civils israéliens, les ont pris en otage ou ont incendié leurs maisons. Je n’ai pas de mot assez grave pour condamner ces actes de barbarie.

Il y a tout pile 10 ans, j’ai eu l’occasion de vivre quelques semaines en Palestine, dans le petit village d’Abu Dis, à l’Université d’Al Quds, juste derrière le Mur. Voici quelques-unes de mes photos. J’y défendais les Bédouins contre leur déplacement forcé par l’armée israélienne. J’ai été marqué par la violence des bulldozers qui détruisaient des tentes et écoles de fortune de civils innocents… Je me suis aussi fait des amis de l’autre côté du Mur, à Tel Aviv.

Cette expérience m’a convaincu de défendre le droit international coûte que coûte. Depuis que je siège à la Chambre, je me bats avec mes collègues pour faire valoir ce principe moral de base que chaque être humain a un droit élémentaire à la dignité, peu importe sa religion, sa couleur de peau, son origine, son genre – que ce soit au Xinjiang, au Kivu ou au Proche-Orient.

Même la guerre connaît des règles. Les Conventions de Genève protègent les civils innocents contre des attaques armées indiscriminées. Les kidnappings, les punitions collectives, les représailles, la famine, y sont toutes proscrites comme méthodes de guerre. Et cette protection des civils ne peut être à géométrie variable: elle vaut autant pour les Israéliens que pour les Palestiniens. Tirer sur un vieillard innocent reste un crime de guerre, que ce soit à Sdérot ou Gaza.

On ne lutte pas contre le feu avec un pyromane. Nier l’apartheid, le colonialisme et l’occupation israélienne ne nous aidera pas à construire une paix durable au Proche Orient.

Enfin, gardons-nous de mettre de l’huile sur le feu et d’attiser la haine. Dans les heures et jours à venir, face à l’explosion des discours déshumanisants qui réduisent l’autre à une bête à abattre, nous avons une obligation morale de rappeler haut et fort ce message: combattre des crimes de guerre par d’autres crimes de guerre ne fera qu’alimenter le cycle infernal de la violence.

Non au bain de sang. Le seul objectif : la paix.

Or, il n’y aura pas de paix durable sans justice, sans éducation, sans soins de santé, y compris en Palestine.

Voilà pourquoi je suis effaré quand j’entends chez nous le MR proposer de “couper l’aide au développement au peuple palestinien”. C’est hallucinant ce que je peux entendre comme bêtises ces derniers jours. La punition collective du peuple palestinien est non seulement injuste, mais aussi contre-productive. Le repli sur soi et la destruction de l’autre, c’est exactement ce que recherchent les extrémistes du Hamas.

Les amis, nous devrions au contraire envoyer une opération B-Fast à Gaza, comme le gouvernement belge l’avait fait en 2009, pour évacuer les enfants. Ce qui se prépare à Gaza, c’est une catastrophe humanitaire! Il faut lutter contre le Hamas, libérer les otages, et empêcher le massacre d’autres civils innocents. C’est ce que j’ai voulu rappeler dans le JT de 19h30 du 12 octobre :