Coupe du monde au Qatar : après les Diables, Ecolo veut agir pour les droits humains sur et en-dehors du terrain

Dans moins de 50 jours s’ouvrira le mondial de foot au Qatar (21 novembre-18 décembre). Une coupe du monde qui a déjà coûté la vie à plusieurs milliers de travailleurs immigrés.

Ecolo a toujours défendu les droits humains, sur et en-dehors du terrain.

Moi, je défends deux priorités :

1. La première des priorités, c’est pas de savoir si on prend son billet d’avion pour le Qatar ou non. C’est d’indemniser les travailleurs lésés d’Inde, du Pakistan, du Népal, du Bangladesh, des Philippines, du Kenya. La coupe du monde a causé l’exploitation de centaines de milliers d’ouvriers sans eau, sans électricité, logés dans des baraquements sous 50 degrés dans le désert, avec des journées de travail de 4h du matin à 23h… en toute impunité. Sorry, maintenant, il faut les payer !

2. Faire comme si de rien n’était ? Depuis 2010, ce sont 10 morts chaque semaine au Qatar (dont la moitié reste inexpliquée)… Comme les Pays-Bas l’ont décidé dans leur Parlement il y a plus d’un an, je demande aussi depuis plus d’un an de ne pas envoyer de délégation royale et de représentation du gouvernement belge à la Coupe du Monde 2022 si toutes ces conditions de travail de base ne sont pas respectées pour tous les ouvriers et employés (du taximan au vendeur de billets).

Il faut arrêter de prétendre que le sport n’a rien à voir avec les droits humains.

Si nous voulons que ce mondial 2022 reste une grande fête du foot, il faut d’urgence sauver la vie et la dignité des travailleurs migrants dans le désert du Qatar !

Il est impensable de célébrer ce tournoi avec des morts sur la conscience.

PAS DE BOYCOTT, MAIS DES DROITS

Si des appels au boycott contre le Mondial se lèvent, pour Ecolo, le boycott pur et simple n’est absolument pas une solution. D’abord, comme le syndicaliste belge Luc Cortebeeck, nous pensons que le boycott viendrait beaucoup trop tard (la situation dure depuis 2011!).

Ensuite, plutôt que de boycotter et de fermer les yeux sur la situation sur place, il faut surtout de toute urgence fournir tous les efforts possibles pour améliorer les conditions de travail et indemniser les 2 millions d’ouvriers sur place, avec l’appui des ONG et de l’Organisation internationale du Travail (OIT).

La Coupe du Monde a déjà été accordée en 2010 au Qatar ; à nous maintenant de prendre nos responsabilités en se servant de ce rendez-vous important comme outil de coopération pour que l’émirat, la FIFA et toutes les sociétés privées engagées dans l’organisation du Mondial atteignent les standards internationaux les plus élevés de droits sociaux, de transparence et dignité humaine.

Au lieu d’aller faire la fête à Doha, prenez la tête d’une initiative pour imposer des critères minimaux de respect de l’État de droit et de l’environnement pour l’attribution des grands événements sportifs planétaires.

L’APPEL D’ECOLO

Les sportifs ne doivent pas être les seuls à se bouger pour les droits humains. Nous savons déjà les Diables rouges, mais aussi les équipes nationales de Norvège, Danemark, Allemagne, Pays-Bas, solidaires.

Les droits humains ne doivent pas être hors-jeux !

Le décalage entre la crise énergétique que connaîtront les gens cet hiver et le bling-bling des stades climatisés est trop important.

Moi, je suis fier de choisir le camp de ceux qui résistent, plutôt que le camp du silence des complicités implicites. Ne rien dire, ne rien faire face aux violations sur place, sous prétexte qu’elles ont aussi lieu ailleurs, ce n’est pas une option !

Comme aux Pays-Bas, Ecolo demande au Parlement que l’envoi d’une délégation royale, de représentants du gouvernement belge, ou d’une mission économique au Qatar soit conditionné au respect le plus strict de l’interdiction de travail forcé, du salaire minimum, de la sécurité, du logement et des soins de santé des 2 millions de travailleurs migrants sur le chantier de la Coupe du monde 2022.