C’est le dossier le plus difficile que j’ai eu à traiter au Parlement. Comment sortir notre compatriote, Olivier Vandecasteele, détenu arbitrairement dans d’horribles conditions en Iran, contre le transfèrement vers l’Iran d’Iraniens condamnés en Belgique pour des faits très graves de terrorisme?
Sûrement le pire dilemme de cette législature. Et je le dis d’emblée: il n’y a pas de réponse simple.
Je fais partie de la majorité et je dois voter ce traité avec l’Iran pour sortir notre compatriote de prison. Cependant, je refuse de le faire les yeux fermés, ou en me pinçant le nez. Parce que ce qui est en jeu — la vie d’un Belge et le respect de l’État de droit — est trop important.
Je veux aussi pouvoir assumer publiquement ma position. Voilà pourquoi je partage avec vous l’entièreté de mon intervention en plénière :
Pour moi, il est sincèrement inconcevable de donner un chèque en blanc à un régime tel que l’Iran. Avec mon chef de groupe et collègue, Wouter De Vriendt, nous nous sommes dès lors battus pour exiger la concertation parlementaire (si nécessaire, à huis clos) avant chaque transfèrement.
J’ai aussi proposé que la Belgique intègre une nouvelle clause interprétative selon laquelle le traité doit être conforme à la Résolution 1373 du Conseil de Sécurité de l’ONU, et ne doit donc, selon nous, d’aucune manière assurer l’inexécution des peines pour des crimes de droit international. Je sais que ce n’est pas la panacée, mais le Ministre de la Justice nous a donné ces deux garanties. Je dois le saluer.
“Gouverner, c’est choisir entre deux inconvénients.” Mais même dans les pires situations, vous pourrez toujours compter sur notre vigilance de chaque instant pour défendre bec et ongles les droits humains et les valeurs qui nous sont si chères.