+ À LIRE AUSSI | Article paru dans Le Soir
Depuis l’invasion russe en Ukraine, l’addiction de l’Europe aux gaz et pétrole russes occupe légitimement une place importante dans le débat public. Curieusement, notre dépendance à l’uranium et aux technologies nucléaires russes semble tue ou ignorée, alors qu’elle représente tout autant un risque pour la sécurité du continent.
L’entreprise Rosatom, qui livre 40% de l’uranium à l’Union européenne, est aussi celle qui développe la bombe atomique pour le compte de Vladimir Poutine.
Dans sa résolution du 1er mars 2022, le Parlement européen a appelé à « mettre un terme à toute collaboration avec la Russie dans le domaine nucléaire, en particulier avec Rosatom et ses filiales ». Le 7 avril dernier, le Parlement européen a de nouveau exigé un « embargo total » sur les importations de pétrole, charbon, gaz … et combustible nucléaire en provenance de Russie.
Cependant, le secteur nucléaire russe a jusqu’à maintenant été complètement épargné par les sanctions occidentales – même des USA! – et de nombreux États contribuent à collaborer avec la Russie en matière nucléaire.
À l’heure où la Commission finalise un sixième train de sanctions contre la Russie et discute d’un embargo (progressif) sur le pétrole russe, les 27 doivent aussi sauter le pas et mettre fin à la coopération nucléaire avec Poutine.
En poursuivant le « business as usual » avec Rosatom, nous nous tirons littéralement une balle dans le pied. Nous finançons aujourd’hui l’arsenal nucléaire de Poutine. Nous devons cesser cette folie.
Si nous voulons vraiment protéger le continent européen contre le danger nucléaire russe, nous devons couper tout lien avec Rosatom et les importations de combustible nucléaire russe chez nous.