Rencontre avec un prisonnier politique tibétain

J’ai eu l’honneur d’accueillir au Parlement l’ancien prisonnier d’opinion tibétain Dhondup Wangchen.

A deux mois des JO d’hiver de Pékin, Dhondup Wangchen aspire à convaincre les Européens de boycotter ces jeux, à tout le moins au niveau diplomatique.

Comme il l’avait déjà confié à La Libre Belgique, “si l’on accepte que Pékin organise les Jeux, on envoie un message erroné au monde : celui que tout va bien, alors que la répression ne cesse d’empirer pour les Tibétains, les Ouïghours ou Hong Kong, et que la Chine déstabilise toute la région. Dans la charte olympique, on promet fraternité et liberté. Si l’on ne boycotte pas ces JO, nos propos sur la liberté et les valeurs démocratiques sont comme un arbre sans racines.

L’histoire de Dhondup Wangchen est directement liée aux JO. Parallèlement à l’organisation des Jeux d’été en Chine en 2008, il a réalisé un documentaire baptisé « Leaving Fear Behin » rassemblant des témoignages, comme autant de cris contre l’occupation chinoise, de Tibétains d’horizons variés.

Si le documentaire a été projeté le jour de l’ouverture des JO, ce fut sans Dhondup Wangchen, arrêté quelques mois plus tôt suite aux manifestations tibétaines de mars 2008. Il resta six ans en prison, où il fut torturé, puis placé sous surveillance, avant de fuir clandestinement la Chine.

Aujourd’hui âgé de 47 ans, Dhondup Wangchen est la troisième génération de sa famille à souffrir de l’occupation chinoise, qui aura coûté la vie à plusieurs membres de sa famille.

Plus que jamais, il rêve non seulement que le Dalaï-Lama puisse rentrer en paix et en liberté au Tibet, mais également que les générations actuelles et prochaines puissent vivre dans cette liberté pour laquelle il continue et continuera à se battre.