Discours à l’Assemblée générale de l’UIP : pour le droit à la dignité et la protection des diversités

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Señora Presidenta,

Excelencias,

Queridos compañeros, queridos amigos,

Es un gran honor poder hablar en nombre de lgica en nuestra Asamblea, el corazón de la democracia mundial:

– En primer lugar, esta es mi primera Asamblea de la Unión Interparlamentaria.

– Pero también estamos en Madrid, la capital del país de mi madre, de mi familia de Galicia, y quiero agradecer el Congreso por su excepcional acogida.

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Dear friends,

Of course, we feel happy to meet in person after 2 years of absence.

Yet, COVID-19 is still around us. We already paid tribute to the more than 5 millions deaths at the start of the Assembly. We may also express our deepest admiration to health care workers all around the world… and applaud them!

Dear colleagues, in order to bring this pandemic to an end, we need to understand that we don’t live on little islands isolated from the rest from the world!

85% of my country’s population is fully vaccinated. Good. But, we need to do more. Much more. Because as long as a large part of the world (in particular of the Global South) will not have equal access to the distribution and production of vaccines, the truth is that we will not be protected against the virus.

That’s why the battle against the pandemic is not a solo, egoistic, game against others! It’s a collective marathon which we all need to win together.

No one will be safe until everyone is safe! Solidarity with our brothers and sisters from both Americas, Africa and Asia is not an option anymore, it is – quite literally – a matter of life or death.

Chers collègues,

La Crise Covid nous confronte à une autre question fondamentale, pas seulement ici et maintenant, mais aussi pour le futur: continuons-nous le business as usual, ou changeons-nous le logiciel économique extractiviste?

Et comme jeune parlementaire, je peux me permettre de répondre de manière très cash. Car ma génération est la première à subir les effets des dérèglements climatiques … mais sera aussi la dernière à pouvoir les combattre.

Notre maison brûle. Et il est urgent d’éteindre le feu.

Ce ne sont pas des paroles en l’air ! Ce sont les scientifiques qui nous le disent de manière très arithmétique. Si nous voulons rester sous la barre d’une augmentation d’1,5 °C de la température globale (qui serait fatale pour l’humanité), c’est clair : nous pouvons encore, en tout et pour tout, émettre 325 gigatonnes de CO2 ! Or, au rythme actuel des émissions, nous épuiserons ce quota d’ici 8 ans. C’est dire l’ampleur de l’urgence climatique.

Les solutions existent. Y compris de nouveaux outils juridiques ! La Belgique est très fière d’avoir ainsi défendu – avec succès – en mai dernier la reconnaissance du crime d’écocide dans la résolution sur les catastrophes liées au climat et à leurs conséquences. C’est la 1ère fois qu’un consensus international aussi large se dégage pour reconnaître que les écosystèmes peuvent aussi être victimes de crimes !

Ceux qui attaquent nos biens communs, nous attaquent toutes et tous. Ceux qui se rendent coupables de la déforestation en Amazonie ou du Bassin Congo, ne s’attaquent pas seulement à nos amis d’Amérique latine ou d’Afrique… ils s’attaquent à nos poumons, à nous toutes et tous.

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La démocratie aussi est malade. Notre organisation, la seule au monde qui représente tous les parlements des 5 continents, doit se porter à son chevet.

Ça me touche aussi comme membre du Comité des droits de l’homme des parlementaires. Partout dans le monde, je le vois : les droits humains sont en danger.

Et dans chaque crise, dans chaque guerre, les femmes et les filles sont toujours les premières à souffrir le plus. Et ça doit cesser ! C’est une honte qu’au 21e siècle, les femmes n’aient pas encore un accès égal aux mêmes formations, aux mêmes métiers, aux mêmes salaires et ne puissent pas vivre en liberté. Il nous revient à nous toutes et tous de construire cette égalité femmes – hommes.

Nous devons défendre ce vivre ensemble. Nous devons le dire aux peuples du monde : peu importe

– votre genre,

– votre couleur de peau,

– votre religion,

– votre orientation sexuelle,

– vos origines,

Vous avez toutes et tous les mêmes droits fondamentaux, le droit à la dignité. Et notre rôle d’élus démocratiques est de protéger cette diversité.

La Belgique est un petit pays de 11 millions d’habitants. Mais c’est un laboratoire du vivre-ensemble. Notre délégation belge est composée de parlementaires, chacun-e issu-e d’un parti politique différent (majorité – opposition). Des femmes, des hommes qui parlent allemand, néerlandais & français. Et cette diversité d’horizons fait notre fierté. Notre devise, d’ailleurs, est « L’Union fait la force ».

Gommer les différences ne sert à rien. Le pluralisme est aussi la richesse de notre organisation. Mais nous qui avons le luxe et le privilège comme élus démocratiques de parler librement et de nous rencontrer ici dans cette merveilleuse et incroyable capitale de Madrid, nous ne pouvons pas rester les bras croisés … ; utilisons notre voix (et le peu de temps qu’il nous reste) de manière précieuse – pour que ce monde tourne plus juste. Ne nous enfermons pas dans une tour d’ivoire ; mais soyons les chevilles ouvrières de la solidarité, de l’inclusivité.

La question du débat général était de savoir comment surmonter les divisions et renforcer la cohésion. Ma réponse, en conclusion, est simple: en formant, ensemble, un rempart contre la pandémie, les dérèglements climatiques, et la haine.

Ladies and gentlemen,

We are stronger together. We are part of ONE team – “team IPU”, team “world democracy”. And Belgium is proud to be part of this collective effort to make the world a better place – for every one, including future generations!