Ecolo-Groen rappelle Engie à l’ordre : ce n’est pas Electrabel qu’il faut démanteler, mais les réacteurs nucléaires !

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Alors qu’Electrabel affiche une perte de 2 milliards € pour 2020 (-15%), nous apprenons ce vendredi que la filiale belge transfère près de 700 millions € de cash à la maison mère de la multinationale Engie en France. Je rappelle Engie à l’ordre : ce n’est pas Electrabel qu’il faut démanteler, mais les réacteurs nucléaires ! Nous avons besoin d’une société Electrabel forte en Belgique, et non vidée de son patrimoine pour financer Paris. Rien que chez nous, le coût des déchets radioactifs (pour lesquels il n’y a toujours aucune solution) et du démantèlement s’élève à 18 milliards € à court terme, et 41 milliards € à long terme. Que les choses soient claires : ce n’est pas aux contribuables belges à trinquer pour cette facture. Il faut faire respecter le principe pollueur-payeur. Engie ne peut esquiver ses responsabilités dans notre pays.

Le 1er octobre 2022, le premier des sept réacteurs nucléaires que compte notre pays sera définitivement mis à l’arrêt. En 2023, ce sera au tour de Tihange 2. Les autres cesseront d’ici 2025. Alors que cette sortie est planifiée depuis 20 ans et que le gouvernement Vivaldi est le premier à préparer l’après 2025, Ecolo-Groen inscrit aujourd’hui la question du démantèlement nucléaire comme priorité à l’agenda du Parlement.

En tant que primo-signataire d’une résolution déposée aujourd’hui à la Chambre, le Parlement doit absolument se réapproprier le dossier et imposer ses conditions : sur 178 réacteurs à l’arrêt dans le monde, seuls 10 ont été complètement démantelés. Le reste est en stand-by. Il est hors de question de laisser Tihange ou Doel en friche durant des décennies comme ça se fait à l’étranger. Voilà pourquoi nous voulons exiger de l’exploitant un démantèlement immédiat pour maintenir l’activité sur les sites et ne pas perdre l’expertise de la main d’oeuvre locale.

Le démantèlement nucléaire représente un chantier industriel d’ampleur sans précédent en Belgique, qu’il convient de préparer dès aujourd’hui. Plutôt qu’un fardeau, le démantèlement peut représenter une opportunité pour maintenir une grande partie des travailleurs actuels pour minimum 15 à 20 ans à Doel et Tihange, car ce sont eux qui connaissent le mieux l’outil industriel délicat que représente un réacteur.

90% des réacteurs nucléaires en Europe auront plus de 40 ans d’ici 2040! Le marché du démantèlement nucléaire est un secteur économique en plein boom, qui devrait générer plus de 400 milliards € selon la Commission européenne. Concrètement, les écologistes demandent de mobiliser les 25 millions € prévus pour le démantèlement dans le Plan de relance pour faire de Tihange un centre d’excellence en la matière. L’expertise que nous bâtirons à Tihange pourra ainsi être exportée à l’étranger ! Nous disons à Electrabel : faisons du démantèlement un win-win social et économique.

L’exploitant, Engie Electrabel, a d’ores et déjà été convoqué le 22 juin prochain à la Chambre pour présenter son calendrier de démantèlement, plan de financement et d’accompagnement social.