La conférence sur l’avenir de l’Europe

Le 16 mars dernier, j’ai participé à la Chambre à un échange de vues avec Mme Dubravka Šuica, vice-présidente de la Commission européenne, chargée de la Démocratie.

La Belgique est le laboratoire de l’innovation démocratique (en termes de réformes institutionnelles, de G1000, de commissions mixtes à Bruxelles, de Conseil citoyen en communauté germanophone) et je regrette le manque d’ambition des institutions européennes.

J’étais très enthousiaste au départ ! Belle idée du Président Macron.

Mais… Nous sommes plutôt déçus par rapport à ce qu’il y a sur la table.

En termes de timing : tout doit se faire en un an ! Pourquoi ? Pourquoi aussi rapidement ? Evidemment, je ne suis pas naïf. Je comprends qu’il y a les élections présidentielles en France au printemps 2022. Mais sérieusement, si l’avenir de l’Europe doit dépendre d’une campagne électorale en France, on est très mal partis ! Si on veut de vrais débats de qualité, ça prend du temps.

En termes de méthodologie délibérative : il n’y a aucune indication, alors que la méthodologie est ce qui fait la délibération. Chaque État membre peut décider de la façon dont il va amorcer la délibération.

Plate-forme numérique : sans balises claires pour la participation de tous ne sont pas prévues, vous faites participer des gens habitués de la participation. Il n’y a aucun suivi garanti !

– Inclusion : l’inclusion de gens de chaque état membre ne suffit pas, il faut de la vraie inclusion de personnes marginalisées, de femmes, de minorités… Il y a bel et bien une petite assemblée parallèle des jeunes, mais pas de vrai processus inclusif pour les autres.

Budget : dans la note présentée la semaine passée, il n’y a pas de mention de l’impact budgétaire. On parle de quelques millions d’euros ou plus ? C’est le nerf de la guerre.

Défraiement : important de parler budget pour défrayer les personnes participantes ! C’est ce que recommande l’OCDE.

Attention : les processus mal réfléchis ont plutôt tendance à renforcer la méfiance vis-à-vis de la classe européenne et politique en général…

Il nous faut donc une vraie Assemblée Citoyenne européenne, un vrai forum permanent et transnational de délibération et de participation citoyenne, avec des gens tirés au sort, représentatifs de la diversité de la société. C’était mon appel à la Commission européenne !