Il y a 10 ans aujourd’hui, la centrale nucléaire de Fukushima connaissait la fusion de trois de ses six réacteurs, le pire accident après Tchernobyl. Le nuage radioactif forçait plus de 240 000 personnes à l’évacuation au Japon.
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En Belgique, les règles de sûreté nucléaire ont été adaptées suite à l’accident de Fukushima. Depuis 2018, le nouveau plan de sécurité nucléaire a étendu le rayon de distribution des comprimés d’iode à 100 kilomètres autour des centrales nucléaires, ce qui revient à couvrir les 11 millions de Belges. Les pastilles d’iode doivent limiter le risque de cancer de la thyroïde après un accident nucléaire.
En sous-commission de la sûreté nucléaire, j’ai donc demandé au Centre de Crise et à l’AFCN si tous les Belges étaient dorénavant protégés. Nous sommes très, très loin du compte… Depuis le début de la campagne en mars 2018, il s’avère que seulement 722 926 boîtes de comprimés d’iode ont été distribuées. Les retraits ont même chuté en 2020, ce qui est compréhensible avec la pandémie. Mais la crise sanitaire n’éclipse pas complètement le risque nucléaire. Il faut pouvoir protéger les 8 millions d’habitants qui n’ont toujours pas de pilule d’iode !
La dernière campagne d’information date de 2018 et la prochaine est légalement prévue en … 2023. Vu le mauvais bilan, j’appelle à relancer la sensibilisation dès aujourd’hui. La loi a changé, il faut l’appliquer. Chaque citoyen belge doit savoir qu’il a droit, gratuitement, dans sa pharmacie, à une tablette pour sa famille.
Ecolo-Groen propose aussi d’actualiser le plan d’urgence nucléaire à la possibilité d’une pandémie simultanée, ce qui compliquerait la tâche des services de secours et hôpitaux, et, une fois la crise Covid passée, d’organiser un test grandeur nature.
Nous devons tirer les leçons de la gestion des catastrophes de Tchernobyl et Fukushima. L’évacuation est plus rapide et efficace lors qu’elle est bien préparée en amont. Un exercice grandeur nature, organisé dans les meilleures conditions, pourrait aider les services de police, les pompiers, et surtout la population en général à mieux prévenir le risque.
Au Japon, 10 ans après, la catastrophe nucléaire produit encore ses effets. Le Japon voudrait d’ailleurs rejeter dans l’océan Pacifique plus d’un million de m³ d’eaux radioactives stockées sur le site de Fukushima. Les écologistes appellent la Belgique et l’Europe à s’y opposer. Le Japon ne peut décider seul du sort d’un océan. Les océans ne sont pas une poubelle. On connaît déjà le 7e continent de plastique, évitons à présent un 8e continent radioactif.