Ce 14 janvier, la Chambre des représentants a adopté, en séance plénière, la résolution Ecolo-Groen qui soutient un traité de l’ONU, une directive européenne et un cadre national sur les entreprises et droits humains. Seuls la N-VA et le Vlaams Belang ont voté contre.
Ce vote est intervenu alors que le PPE (surtout la CDU) a justement tenté de mettre un coup de frein au projet du Commissaire Reynders de lancer une directive européenne sur le devoir de vigilance des entreprises privées pour le respect des droits humains. Ce texte voté ce jeudi par le Parlement belge est donc un signal fort en faveur de l’initiative européenne, pour rendre les multinationales responsables des violations des droits humains qu’elles commettent à l’étranger.
Pourquoi cette initiative ?
Évidement, la majorité des sociétés privées sont responsables et respectent les lois sociales et standards environnementaux. Mais il reste des multinationales qui profitent de la situation dans des pays qui n’ont pas de système judiciaire fonctionnel ou qui continuent à recourir au travail des enfants ou aux travailleurs forcés, ouïghours par exemple. Ce qui est injuste, c’est que ces entreprises peu scrupuleuses ont un avantage concurrentiel déloyal sur les autres, responsables, parce qu’elles ne respectent pas les droits humains ou l’environnement. La globalisation est devenue pour elles une pyramide d’irresponsabilité.
Jusqu’à présent, la Belgique n’avait qu’un plan d’action non contraignant sur les entreprises et les droits humains. Ici, pour la première fois, le Parlement soutient la mise en place d’un cadre régulatoire fort pour le devoir de vigilance, à la fois au niveau de l’ONU, de l’UE et de la Belgique.
Nous demandons les mêmes obligations de respect des droits humains pour toutes les entreprises privées, peu importe où les violations ont lieu. C’est positif pour les populations locales qui travaillent en bout de chaîne de sous-traitance pour fabriquer nos produits, comme en Chine ou au Bangladesh, dans des conditions parfois indignes.
Bref, aujourd’hui, la Belgique l’affirme haut et fort: “à business mondial, responsabilité globale“.