Une audition rassemblant l’état-major et le Ministre de la Défense était organisée cette semaine au Parlement. Elle portait sur le déploiement des F-16 dans le cadre de l’opération Inherent Resolve (OIR). L’occasion d’interpeller et d’insister sur la nécessité d’obtenir des garanties fermes tant au niveau juridique que politique.
Ce débat sur le déploiement des F-16 dans le cadre de l’opération Inherent Resolve (OIR) est un débat important car une entrée en guerre n’est jamais anodine. Le fait que le Parlement soit concerté et de plus en plus associé doit absolument continuer, afin de contrôler les opérations militaires en cours et à venir.
Concernant cette opération aérienne, j’ai mis l’accent sur deux dimensions lors de mon interpellation : la légalité de l’opération et les enjeux géopolitiques.
Quant à la légalité de l’opération, et ce n’est pas un secret, le volet syrien pose question. Or, c’est essentiel qu’il soit clarifié non seulement car une grande partie de la Syrie est occupée par les Russes, mais également parce que le régime de Bachar El Assad s’est renforcé ces dernières années. C’est pourquoi j’ai plaidé auprès de l’état-major de la Défense ainsi que du Ministre des Affaires étrangères, Philippe Goffin, pour renforcer nos échanges avec les Nations unies en vue d’un projet de mandat.
Du côté de l’Irak, si une base légale existe, nous savons à quel point les relations avec les Etats-Unis sont tendues. Dans ce contexte, il s’agit de s’assurer de la clarté du mandat, tout en soutenant l’appel à un cessez-le-feu émanant à la fois des Nations unies et de l’Union européenne.
D’un point de vue davantage géopolitique, la question n’est pas tant de savoir si nous sommes déterminés à lutter contre le terrorisme de Daesh… mais à se demander comment le combattre ? En effet, une guerre propre n’existe pas. C’est pourquoi il me semble là aussi essentiel d’obtenir toute la transparence de la Défense belge sur les victimes collatérales parmi les populations civiles.
En Irak, où la situation est très tendue depuis plusieurs mois et où l’Iran, à travers des milices chiites, est particulièrement influent, beaucoup de nos partenaires ont décidé de retirer leurs troupes. Là aussi je m’interroge : quels risques pour les troupes belges ?
En Syrie, la situation est encore plus complexe. Le pays est séparé en trois zones : une contrôlée par le régime de Bachar El Assad ; une autre se trouve aux mains des Kurdes, combattus par la Turquie, dont nous sommes partenaires au sein de l’OTAN ; et une troisième, Idlib, est attaquée par les Russes, avec un renfort turc. Quel rôle l’opération aérienne va-t-elle pouvoir jouer là-dedans ?
Il y a un appel unanime à la stabilisation de la zone. Il est en effet important de tout faire pour mettre fin à des opérations unilatérales ainsi qu’aux tensions entre les Etats-Unis et l’Iran. Or, on sait à quel point Donal Trump n’est pas du tout fiable… Il est dès lors primordial d’obtenir des assurances très fermes si l’on se lance dans une opération aérienne !