Le report tant souhaité par le groupe Ecolo-Groen de la consultation publique de l’ONDRAF sur le vaste projet d’enfouissement de déchets nucléaires hautement radioactifs n’aura pas lieu. Une défaite pour la démocratie, place à la mobilisation !
En votant une résolution proposée par le groupe Ecolo-Groen, le Parlement avait ce jeudi 30 avril l’opportunité de demander à la Ministre de l’Énergie, Marie-Christine Marghem, un vrai débat public sur l’enfouissement de 13.600 m3 de déchets hautement radioactifs dans le sous-sol belge. Une opportunité rejetée par une majorité de députés. C’est donc un débat condamné à passer sous silence durant la crise sanitaire. En effet, la consultation publique, lancée par l’ONDRAF, a débuté en plein confinement le 15 avril dernier et se terminera le 13 juin prochain. Sans réunion publique. Sans panel d’experts. Sans autre débat sur les alternatives.
Pour moi, cela représente une défaite pour la démocratie et la participation citoyenne ! Je trouve cela particulièrement grave de faire passer un projet aussi controversé d’enfouissement sans débat public ! Ça fait 40 ans que l’ONDRAF étudie le dossier. Très honnêtement, je ne connais pas beaucoup d’autres dossiers avec des conséquences sur des centaines de milliers d’années. Plusieurs milliards €. Et c’est maintenant, en pleine crise du Covid-19, que l’ONDRAF demande aux Belges de donner leur avis ! En deux mois de confinement et alors que les gens ont légitimement d’autres préoccupations pour leur santé, leurs familles et leurs emplois ? Si on voulait étouffer tout débat, on ne s’y prendrait pas autrement.
Malgré ces arguments, le Parlement n’a donc pas saisi aujourd’hui l’opportunité de remettre les pendules à l’heure en demandant la tenue d’un véritable débat public.
Pour rappel, de 1960 à 1982, la Belgique jetait ses déchets radioactifs en mer (dans l’Atlantique Nord). Aujourd’hui, l’ONDRAF voudrait enfouir sous terre l’équivalent de 5 piscines olympiques de déchets hautement radioactifs. Chaque commune de Belgique est susceptible de devenir la poubelle nucléaire du pays.
À défaut de pouvoir rechercher, ensemble, la moins mauvaise des solutions, et la justifier en toute transparence, le groupe Ecolo-Groen appelle à une mobilisation citoyenne la plus large possible afin d’empêcher la concrétisation d’un projet aussi sensible sans vrai débat public.