Alors que la Belgique est confinée, l’ONDRAF entame ce mercredi 15 avril une consultation publique sur son projet d’enfouir dans le sous-sol belge les déchets nucléaires les plus radioactifs. Ecolo-Groen a déposé une proposition de résolution pour reporter cette consultation après le confinement. La proposition a obtenu l’urgence et sera votée la semaine prochaine.
Les écologistes déplorent ce timing qui n’offre pas les conditions appropriées pour prendre une décision sur un sujet pourtant d’intérêt public. Avec mon homologue chez Groen, Tinne Van der Straeten, nous nous interrogeons : allons-nous vraiment décider en plein confinement d’enfouir sous terre 13.600 m³ de déchets hautement radioactifs sans qu’il n’y ait eu ni réunion publique, ni panel d’experts et sans autre débat sur les alternatives ?
Un dossier aussi complexe qui aura des conséquences sur des centaines de milliers d’années et représente des milliards d’euros ne peut être bouclé en deux mois seulement alors que tout le monde souffre de la crise du Covid-19 ! Tout l’enjeu est d’étudier en profondeur, de manière précise et complète, les aspects techniques, économiques, financiers et environnementaux des enjeux de gestion des matières et déchets radioactifs. Or, restons sérieux, le confinement ne permet pas de tenir un débat contradictoire et transparent à ce sujet.
Ecolo-Groen a déposé ce mercredi 15 avril à la Chambre une proposition de résolution pour demander aux Ministres Marghem et Muylle d’exercer activement leur pouvoir de tutelle à l’égard de l’ONDRAF pour reporter la consultation publique jusqu’à ce que toutes les mesures de distanciation sociale soient levées. Cette proposition de résolution a obtenu l’urgence. Elle sera dès lors soumise au vote le jeudi 23 avril.
D’ici là, rappelons que c’est une simple question de bon sens. Les gouvernements wallon, bruxellois et flamand ont décidé de suspendre les délais pour les enquêtes publiques. Il serait quand même piquant que les délais relatifs à des permis de bâtir soient prorogés, mais pas ceux relatifs à un dossier aussi sensible que celui de l’enfouissement de déchets nucléaires. Ça fait 40 ans que l’ONDRAF étudie le dossier. Puisque rien n’a été prévu au moment de la construction des centrales et qu’il n’y a pas de « bonne solution » en matière de déchets nucléaires, il nous faut rechercher, ensemble, celle qui sera la moins mauvaise, et la justifier en toute transparence devant toute la population.