J’ai récemment interrogé le ministre de la Sécurité et de l’intérieur, Pieter De Crem, au sujet des déclenchements des plans internes d’urgence (PIU) dans les établissements nucléaires. Des PIU qui devraient selon moi gagner en cohérence et transparence.
Si ma question adressée au ministre De Crem portait aussi bien sur les établissements nucléaires de Tihange, de Doel, de Mol, de Dessel, du Centre de Geel et de l’IRE de Fleurus, la réponse du ministre quant aux déclenchements des plans internes d’urgence (PIU) me paraît plutôt étonnante. En effet, cinq des six incidents se concentrent à… Tihange.
Le ministre évoque par ailleurs l’absence d’un processus défini et structuré pour les PIU, chaque exploitant développant lui-même ses plans de gestion avec les services de prévention internes, déclarant dès lors certains types d’incidents et pas d’autres. Il est surprenant que tous les sites n’utilisent pas les mêmes critères pour le déclenchement des PIU : cela permettrait pourtant d’avoir une vue globale sur le type d’incidents, connaître leur fréquence et opérer une comparaison entre les différents sites.
Un nouvel arrêté de l’AFCN relatif à la déclaration des évènements est entré en vigueur depuis le 15 octobre 2019. Depuis lors, le déclenchement du PIU n’est plus un critère entraînant systématiquement une déclaration auprès de l’AFCN. Là aussi, il me semble que les autorités locales, mais aussi fédérales, devraient pourtant pouvoir être mises au courant de manière transparente et systématique sur n’importe quel déclenchement du plan d’urgence interne sur un site nucléaire de classe I.
Même les événements en dessous de l’échelle INES qui déclenchent et activent le plan d’urgence devraient pouvoir être communiqués au public. Ce n’est pas normal que le public ne soit pas mieux informé sur les incidents qui déclenchent le plan d’urgence à la Centrale nucléaire de Tihange, même s’ils ne sont pas classés sur l’échelle INES. Il est logique que si des automobilistes voient des ambulances sortir de la Centrale à Tihange ou de la fumée s’échapper d’un bâtiment, ils puissent être informés sur la nature de l’incident (même s’il n’est pas grave au point d’être classé sur l’échelle INES).