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Avec Wouter De Vriendt, nous déposons une proposition de résolution visant à inclure les secteurs du nucléaire (Rosatom) et des diamants russes (Alrosa) dans le prochain paquet de sanctions européennes.
À l’heure où l’UE prépare un dixième train de sanctions contre la Russie, la Belgique doit sauter le pas et mettre fin aux importations de diamants et d’uranium russes.
En poursuivant le business as usual avec Alrosa et Rosatom, nous nous tirons littéralement une balle dans le pied. Les diamants représentent près de 4,5 milliards d’euros d’exportations par an pour la Russie. Or, le géant russe du diamant, Alrosa, est directement contrôlé par le Kremlin. De même, l’agence nucléaire russe Rosatom qui fournit plus d’un quart du combustible nucléaire à l’UE, développe aussi la bombe atomique pour le compte de Poutine. Bref, si nous voulons vraiment protéger le continent européen contre le danger nucléaire russe, nous devons couper tout lien avec Rosatom. Nous finançons aujourd’hui l’arsenal nucléaire de Poutine alors qu’il menace de l’utiliser contre nous. Cette folie doit cesser.
Même si le Président Zelensky a plaidé devant la Chambre des représentants pour que les diamants russes soient inclus dans la liste, et malgré le fait que le Parlement européen a déjà voté en faveur d’un embargo tant sur les diamants que sur l’uranium, le lobby diamantaire anversois continue de prétendre que des sanctions européennes ne feraient que déplacer les ventes d’Alrosa vers Dubaï ou l’Inde.
Les chiffres du SPF Économie montrent que le commerce de diamants russes à Anvers a déjà chuté de 80% depuis le début de la guerre, avec un impact pourtant très limité sur l’emploi à Anvers. C’est aussi une question de cohérence. Si nous imposons un embargo sur l’or en provenance de Russie depuis juillet, il doit en être de même pour les diamants. D’autant plus qu’il existe précisément pour les diamants un système de certification, appelé Processus de Kimberley, qui permet de tracer le pays d’origine. En fin de compte, si nous voulons nous targuer d’être irréprochables en matière d’éthique, nous ne pouvons plus accepter que les importations de diamants russes à Anvers financent les crimes de guerre ruses en Ukraine ou les pillages du groupe Wagner en République Centrafricaine (RCA).