Aventure de haut volt au sommet d’une éolienne

En août 2022, la quantité d’électricité verte était estimée à un quart environ de la production totale d’électricité en Belgique (source: Energie commune asbl). Cette énergie renouvelable est principalement issue des panneaux photovoltaïques, de la biomasse et, bien sûr, des éoliennes. En Belgique, elles sont désormais près de 1650 (chiffres pour 2021) à faire tourner leurs gigantesques pales, installées en mer du Nord (521) et sur terre (637 en Flandre, 492 en Wallonie).

Bien que 2021 ait été très peu venteuse, avec des éoliennes ne fonctionnant qu’à 18% de leur capacité maximale sur terre et 34% en mer (stations offshore), le record de production a néanmoins été battu, avec 12% de la consommation électrique belge.  De quoi être enthousiaste et optimiste pour l’avenir sachant que le parc éolien va continuer de grandir, notamment au large de nos côtes. “La mer du Nord sera notre centrale électrique du 21e siècle”, déclare régulièrement Jean-Marc Nollet, coprésident.

Retour sur terre où j’ai rencontré et écouté des représentants d’Aspiravi. Cette entreprise belge, à l’actionnariat principalement constitué de 94 communes,  a construit et gère 382 éoliennes. Elle en érige actuellement 24 nouvelles et 240 autres sont en demande de permis en Flandre et en Wallonie. En rehaussant la taille du mât de 30 mètres, les nouveaux modèles sont trois fois plus puissants que ceux installés il y a 10 ans. Ce rehaussement n’a rendu que plus longue la montée vers le sommet du mât, dans la nacelle, là où se trouve le générateur qui transforme le vent en électricité.

Les freins à la transition énergétique aujourd’hui ne sont ni techniques, ni financiers, mais politiques.  Les écologistes veulent tout faire pour que les Belges puissent profiter des énergies renouvelables, pour la Nature et leurs factures.

À l’heure où les prix des énergies flambent, fragilisant une part grandissante de la population, l’éolien affiche des prix 5 fois moins élevés (par MWh produit) que les énergies fossiles et fissiles.  En Belgique, nous constatons avec réjouissance l’essor de plus en plus d’initiatives et de coopératives d’énergies renouvelables, toutes guidées par une volonté commune de relocaliser la production en respectant l’environnement. Nous ne pouvons par exemple que vous encourager à aller jeter un oeil aux travaux de la Ceinture énergétique namuroise (CEN).

Les mers, nouvelles centrales énergétiques européennes

Ecolo plaide pour que l’Union Européenne fasse des mers du nord, baltique, méditerranéenne et de l’océan Atlantique les centrales énergétiques de l’Europe. On estime une capacité de 450 GW, soit jusqu’à 30% de la consommation énergétique européenne à l’horizon 2050, selon les scénarios.

Pour se développer et prendre une telle ampleur, les projets éolien offshore européens devraient être concertés entre plusieurs États membres, notamment puisqu’ils nécessitent de colossales infrastructures de transport d’électricité. A titre d’exemple, la Belgique s’est engagée au côté de l’Allemagne, du Danemark et des Pays-Bas avec pour objectif de quadrupler les capacités de production en mer du nord d’ici à 2030. A l’horizon 2050, l’objectif est de multiplier ces capacités offshore par dix, pour atteindre 150 GW. Des projets d’une telle envergure ne peuvent se faire de manière isolée.