L’aéroport de Kashgar, deuxième plus grande ville de la province chinoise du Xinjiang, tristement connue pour être l’épicentre du processus génocidaire en cours et du travail forcé des Ouïghours, vient d’annoncer le lancement de quatre nouvelles lignes de fret aérien, dont deux vers le Pakistan, une vers la Hongrie de Viktor Orban et une vers… Liège Airport.
Mes recherches sur cette compagnie chinoise qui opère cette nouvelle ligne Kashgar-Liège révèlent que si 5.450 kilomètres séparent l’aéroport de Liège de celui Kashgar, ces deux villes n’ont jamais été aussi proches que ces dernières semaines avec pas moins de 3 vols (AX4280) entre Kashgar et Liège qui ont déjà été effectués les 18, 28 et 29 janvier. Selon des sites d’informations chinois, le vol inaugural totalisait à lui seul plus de 30 tonnes de marchandises, dont des vêtements, d’une valeur de plus de 2 millions de yuans, soit plus de 300.000€. La société qui a transporté 75 tonnes jusqu’ici, Xinjiang Tianshun Supply Chain Co., Ltd., très proche du régime communiste chinois, est l’un des partenaires privilégiés publiquement recommandés par la ‘Société de Production et de Construction du Xinjiang’ (XPCC), qui n’est autre que la seule entité sanctionnée par l’Union européenne pour violations massives à l’encontre des Ouïghours.
C’est pourquoi Ecolo en appelle non seulement à la création d’une loi contraignante sur le devoir de vigilance tant au niveau belge, qu’européen et international, mais également au devoir de cohérence.
En effet, il est hors de question que Liège devienne le nouveau hub international pour les produits de l’esclavage moderne des Ouïghours. Ces révélations doivent résonner aussi à la Commission européenne et encourager la Présidente Von der Leyen à réaliser sa promesse d’interdire l’importation des produits issus du travail forcé sur le marché commun. L’absence de législation en la matière est un scandale.
Mon collègue liégeois au Parlement wallon, Olivier Bierin, a d’ores et déjà prévu d’interpeller le gouvernement wallon : “Nous ne pouvons pas, d’un côté, condamner un génocide en cours, des crimes contre l’humanité et l’esclavage, et de l’autre côté, faire comme si de rien n’était, et installer une nouvelle liaison aérienne directe entre le Xinjiang et Liège qui pointe, selon les recherches préliminaires, des liens plus que suspects avec des entreprises liées au travail forcé des Ouïghours au Xinjiang.”