Ce mardi midi (lien vidéo), la Chambre auditionnait les trois ministres à la tête de la Task-Force créée en juillet dernier suite à la demande des écologistes pour accompagner le démantèlement des centrales nucléaires, à savoir : le vice-premier ministre et ministre de l’Economie et du Travail Pierre-Yves Dermagne, la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten et la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden.
Dans mon intervention, et après avoir rappelé qu’il fallait faire du démantèlement un win-win social, environnemental et économique pour notre pays, j’ai insisté sur 4 enjeux :
(1) Garantir l’emploi
C’est la première des priorités: avoir une solution pour l’ensemble des travailleurs de Tihange, aussi pour après 2027 ! Car ceux qui connaissent le mieux l’outil industriel sont les travailleurs actuels. C’est donc tout simplement une question de bon sens de maintenir un maximum d’emplois actuels aussi dans la phase de démantèlement.” Dès le moment où la fermeture sera actée, un plan d’accompagnement social et de formation sera mis en oeuvre en vertu de la loi. Le gouvernement fédéral veillera donc à ce que l’ensemble de la procédure sociale soit respecté en lien avec les autorités régionales et de formation. En outre, la Ministre Tinne Van der Straeten veut créer de nouvelles opportunités dans l’industrie nucléaire en misant sur un nouveau partenariat stratégique entre le SCK-CEN et IBA, “deux institutions à moins de 50 km de la région hutoise”, pour produire de l’Actinium-225, un nouveau radio-isotoppe prometteur dans le traitement du cancer.
(2) En faire une opportunité économique
Je plaide pour la création d’un Centre d’Excellence à Tihange en y allouant les fonds du plan de relance européen. Questions aux ministres fédéraux : où en êtes-vous dans l’opérationnalisation de ce Centre d’Excellence ? Quels contacts avez-vous déjà eu avec la Delivery Unit en Wallonie ?” Le Ministre Dermagne indique que son cabinet a rencontré fin octobre la directrice de la Delivery Unit. D’autres rencontres seront organisées dans les prochaines semaines.
(3) Démantèlement immédiat ou différé ?
Je soutiens un démantèlement immédiat pour pouvoir libérer les lieux le plus rapidement possible pour une nouvelle activité économique et pour profiter de la main d’oeuvre expérimentée actuelle qui connaît le mieux l’outil industriel. À présent, un calendrier très précis doit être préparé !”
(4) Le coût du démantèlement
Sur ce point, le Gouvernement doit être excessivement prudent car si les prévisions sont sous-estimées, ce seront aux contribuables de trinquer, ce qui est hors de question ! C’est pourquoi il est fondamental de garantir le principe pollueur-payeur.” Le gouvernement fédéral a répondu qu’il chargerait l’AFCN et l’ONDRAF de vérifier d’ici 2022, à la lumière des expériences internationales, le caractère réaliste ou non des estimations faites par Engie Electrabel. La ministre Tinne Van der Straeten a promis de revoir le cadre légal en la matière.
En conclusion
La réussite du démantèlement passe par un gros travail d’anticipation, comme on l’amorce ici au fédéral, en harmonie avec les autres niveaux de pouvoir, dont le gouvernement wallon et la Delivery Unit qui doit aider à lever une série de freins. Ce n’est pas une question idéologique, c’est une question pragmatique ! Car peu importe le scénario, il conviendra de libérer les terrains à Tihange pour la reconversion du site.
Ecolo se réjouit que le gouvernement fédéral s’engage à la création d’une “véritable filière industrielle” à Tihange en matière de démantèlement, qui inclut aussi bien les institutions publiques comme le SCK-CEN et l’IRE de Fleurus, que les PME de la région hutoise.