Mieux prévenir le risque nucléaire: ma demande au gouvernement pour la région autour de Tihange

Le risque zéro n’existe pas. Si un accident nucléaire reste, et c’est heureux, hautement improbable en Belgique, il n’en demeure toutefois pas impossible – la Belgique dénombre en effet 20 centrales nucléaires dans un rayon de 100 km.

Les centrales nucléaires belges sont implantées dans des zones densément peuplées.

Au niveau européen, Tihange occupe la 5e place, avec 5,7 millions d’habitants dans un rayon de 75 km.

Si je suis conscient qu’il est très difficile de tout prévoir, c’est aussi souvent ce qu’on ne prévoit pas qui survient. C’est pourquoi il me paraît capital de soulever la question de la sûreté nucléaire face au Covid-19 durant cette crise.

Comme je l’avais déjà indiqué le 5 mai dernier, après avoir relu le dernier Plan d’urgence nucléaire en vigueur en Belgique, je ne trouvais nulle part la moindre référence à un risque accru vu la simultanéité d’une pandémie telle que le Covid-19.

Ce Plan a été updaté en 2018. Il doit maintenant être décliné en mesures opérationnelles dans un Plan d’urgence et d’intervention (PPUI) par province !

Par ailleurs, le Conseil supérieur de la santé (CSS) avait pris l’initiative de rendre un avis intitulé « Accidents nucléaires, environnement et santé après Fukushima ». Aujourd’hui se posent ces questions : le CSS envisage-t-il de rendre un avis sur la simultanéité d’un accident nucléaire et d’une pandémie telle que le Covid-19? Qu’est-ce qui a été fait ?

Un retour d’expérience viendra nourrir des réflexions après 5 ans en 2023 !

Il faut évoluer vers des structures de crise appropriées.

Il faut absolument adapter le Plan d’urgence aux réalités d’une crise sanitaire, en s’assurant de la disponibilité des hôpitaux et services de secours, tout en ayant à l’esprit que l’évacuation est rendue beaucoup plus difficile en cas de simultanéité, sans pouvoir garantir les mesures de distanciation sociale.

Quant à l’évacuation à grande échelle, elle n’est pas prévue en période de Covid. Mais après le Covid ?

En dehors du contexte sanitaire actuel, il me semble qu’il serait capital d’affiner les fiches opérationnelles.

En matière de communication de crise, rappelons que les sirènes ne sont plus opérationnelles car elles étaient juste autour des sites Seveso et nucléaires, et les messages n’étaient pas audibles. Il faut donc pouvoir s’appuyer sur de nouveaux outils (Be-Alert, médias sociaux…), mais quid pendant la nuit ?

Enfin, Tihange manque, contrairement à Doel, d’un coordinateur PLANU.