I. CE QU’ON « VOEUX » AVANT TOUT…
Ce jeudi 4 février, cela fait tout juste un an que le premier cas de Covid-19 a été détecté en Belgique. Un an après ce premier cas, nous voulons tourner la page de 2020 pour un avenir plus rassurant, plus chaleureux et plus humain.
Malheureusement, la crise sanitaire affectera durablement nos vies. Nous resterons encore longtemps marqués, les uns par la perte de proches, les autres par l’expérience de la maladie ou celle de l’isolement.
Cette crise dit tant de notre société : ses fragilités et ses forces, les profondes injustices qui la défigurent, mais aussi les solidarités qui lui donnent un visage humain : souvenons-nous des étudiant.e.s de médecine, infirmier.e.s, psychologues et même vétérinaires qui se sont porté.e.s (ou se portent encore) volontaires pour lutter contre la pandémie. Sans oublier les couturières bénévoles, les artistes proposant des spectacles en ligne, ou encore les voisin.e.s mobilisé.e.s pour donner un coup de main aux plus âgés.
Notre souhait est que nous prolongions ces élans solidaires, et que nous sortions de cette crise à la fois plus humbles, plus sages et plus déterminés à construire un avenir meilleur.
II. CE QU’ON « VOEUX » CONSTRUIRE…
Nous sommes à la croisée de deux anniversaires : d’une part, les deux ans du grand rassemblement pour le climat, auquel ont emboîté le pas, et pendant plusieurs mois, les marches pour le climat. D’autre part, cela fera bientôt un an que le premier confinement a débuté.
Point commun entre ces deux anniversaires ? Si les jeunes sont à la base du premier, ils sont à présent les victimes du second. Pour reprendre les mots de la rectrice de l’ULB, Annemie Schaus, « les interdits nous frappent tous, et nous sommes tous logés à la même enseigne de la pandémie. Mais que dire quand on a dix-huit ans et que devrait s’ouvrir devant vous, en des temps ordinaires, une vie nouvelle, passionnante, frémissante ? »
Pour Adelaïde Charlier, l’une des figures emblématiques des « Marches pour le climat » : « On est une jeunesse active et prête à changer les choses. Or on se sent oublié, on a l’impression qu’on nous demande de nous rendormir. »
Les études et les retours de terrains attestent de la croissante fragilité mentale des jeunes. La dernière enquête réalisée par des chercheurs de l’UCLouvain et de l’université d’Anvers démontre que la population jeune est deux fois plus touchée que le reste par la détresse psychologique.
Dans ce contexte et face à l’impression partagée par de nombreux autres jeunes ayant la triste sensation d’appartenir à une génération sacrifiée, les députés Ecolo de Huy-Waremme, se sentant eux-mêmes proches de cette génération, ont plus que jamais à coeur de concrétiser des projets pour construire un monde plus durable et plus solidaire.
Que ce soit aux niveaux local, régional et national, nous travaillons ensemble pour que notre arrondissement, autant que la Région wallonne et l’État, ne loupent pas le train (à grande vitesse) de la transition. Les enjeux dépassent les niveaux de pouvoir et il faut donner un cap, une vision, à notre arrondissement, tout en incarnant une nouvelle façon de faire de la politique, au plus près du terrain et des citoyen.nes.
Comme l’indique Rajae Maouane, coprésidente d’Ecolo, “tout doit être concentré sur la transition solidaire : énergies renouvelables, vélos, trains (y compris de nuit), isolation des bâtiments, biodiversité, lutte contre la fracture numérique. Pas besoin de dépense de prestige, de nouvelle autoroute à 6 bandes ou d’une nouvelle gare Calatrava.”
Il faut du concret pour les citoyens : diminuer les factures en isolant leur maison, leur offrir des alternatives à la voiture, équiper les écoles, préserver et créer de nouveaux emplois…
Le tout, en nous appuyant sur les majorités communales Ecolo, nos moteurs carburant à une énergie… renouvelable. D’Amay à Héron, en passant par Nandrin, Engis, Ferrières, Lincent et encore Villers-le-Bouillet.
III. CE QU’ON « VOEUX » PROPOSER…
Nous le constatons, les jeunes font partie des personnes qui, d’un point de vue psychologique, souffrent le plus de la crise sanitaire.
Or, c’est avec eux et pour l’ensemble de la population, en particulier les personnes les plus fragilisées, que nous voulons construire l’arrondissement de demain.
C’est pourquoi nous tenions non seulement à proposer trois mesures pour 2021 allant dans cette direction au niveau de l’arrondissement, mais également à mettre en avant des projets locaux s’inscrivant pleinement dans cet esprit et qui pourraient également se concrétiser dans le courant de l’année.
1. Vers un conseil communal des jeunes à Amay et à Nandrin ?
Au sein de l’arrondissement de Huy-Waremme, Ecolo peut notamment compter sur le travail et les idées de deux échevines responsables de la jeunesse : Stéphanie Caprasse à Amay et Gaëtane De Smidt à Nandrin.
À Amay, Stéphanie Caprasse : “Une première enquête relayée via les réseaux sociaux, et notamment destinée aux jeunes, a été réalisée lors du premier confinement. L’enquête a été prolongée lors du déconfinement en version papier. Jusqu’à présent, environ 50 réponses nous sont parvenues. Nous attendons encore l’analyse complète des résultats, qui seront par la suite transmis aux jeunes ayant participé à l’enquête. C’est important si nous voulons les intégrer dans un projet communal. Ils doivent se sentir écoutés et se responsabiliser. La demande qui nous revient le plus est celle de créer un conseil communal de la jeunesse. Nous verrons comment mettre cela en place, avec le soutien potentiel de l’ASBL CRECCIDE.”
À Nandrin, Gaëtane De Smidt : “Chez nous aussi, la création d’un conseil communal des jeunes est sur la table. Il en est même question depuis l’an dernier, mais son lancement a été freiné par la crise sanitaire. L’idée est de mettre en place un conseil des jeunes avec l’éducateur responsable de l’Espace jeune. Pour nous, il ne faut pas que ce conseil soit soumis à des règles trop strictes, mais que cela donne envie aux jeunes de s’engager. Par ailleurs, le confinement a montré l’intérêt de doubler l’Espace jeune (qui est un espace intérieur) par un espace extérieur – un terrain où les jeunes pourraient se retrouver.”
2. Une mobilisation générale pour et avec les jeunes autour de 3 priorités
2.1. Un Forum des jeunes de Huy-Waremme
Il est urgent d’écouter les jeunes ! Aujourd’hui, avec Rodrigue Demeuse et Nicolas Parent et par le biais de différents lives hors comme en période de confinement (Live Cafés, Lives sur Instagram…), nous restons le plus possible à l’écoute des citoyen.ne.s de l’arrondissement, dont de nombreux jeunes. Je me réjouis aussi de reprendre dès que possible le porte-à-porte aux quatre coins de la Belgique, pour renouer avec le contact direct avec la population qui me manque. Mais nous voulons aller plus loin.
Dans le prolongement des projets de conseils des jeunes à Amay et à Nandrin, ou de ce qui existe déjà à Wanze par exemple, nous voulons donner la parole à l’ensemble des jeunes de l’arrondissement pour reconstruire l’avenir avec eux. Nous proposons dès lors de créer un véritable Forum des jeunes de Huy-Waremme. L’idée est que les 31 communes s’inscrivent dès à présent dans une démarche similaire à celle lancée par Amay et Nandrin, en organisant l’expression et la collecte de la parole des jeunes. Que cela soit via un conseil des jeunes déjà organisé ou par d’autres moyens associant l’ensemble des acteurs de terrain (écoles, maisons de jeunes, services jeunesse…), le but est de toucher un maximum de jeunes, notamment grâce aux nouvelles technologies.
Des propositions seront faites par nos différents conseillers communaux, mais aussi portées directement par les locales Ecolo qui entendent bien jouer un rôle actif dans cette dynamique.
Par ailleurs, nous pensons que l’institution de ce Forum des jeunes de façon plus formelle serait un beau sujet dont pourrait s’emparer la Conférence des élus, où l’un des enjeux consiste justement aujourd’hui à accentuer les processus participatifs.
Pour la petite histoire, avec Rodrigue, nous avions déjà proposé un conseil consultatif des jeunes à Huy, pour lequel nous avions reçu l’appui de Rajae Maouane. La boucle est donc bouclée. Et Nicolas avait fait pareil à Wanze, où là l’idée a fait son chemin et s’est concrétisée.
2.2. Un Plan jeunesse
Pour Rodrigue Demeuse, “ce Forum des jeunes de Huy-Waremme doit poser les jalons d’un véritable Plan jeunesse prenant en compte les besoins exprimés par les jeunes afin de leur offrir des perspectives d’avenir. Ils ont consenti des sacrifices incroyables depuis le début de la crise, comme aucun de nous n’aurait voulu le vivre à cet âge, et doivent en être récompensés dans la stratégie de déconfinement !
L’année 2020 a été marquée, au sein de l’arrondissement de Huy-Waremme, par des investissements importants, portés notamment par Ecolo, dans des secteurs-clés pour construire un monde plus vert et plus solidaire. Je pense entre autres aux plus de 2 millions d’euros pour la rénovation énergétique des bâtiments scolaires de Huy-Waremme ; à l’ambitieux Plan Infrastructures 2020-2026 ; au Plan RAVeL 2020-2024 en mode gros braquet ; au Plan de transport SNCB 2020-2023 avec des avancées, particulièrement pour la Hesbaye liégeoise ; sans oublier la concrétisation des premières lignes de bus Express, en attendant d’ici septembre 2021 celle reliant Huy et Waremme.
En 2021, nous plaidons pour que des moyens complémentaires soient investis au bénéfice des jeunes. Nous proposons donc de construire ce plan, qui sera alimenté par les contributions des jeunes, autour de grandes priorités telles que la solidarité, la fête, les activités culturelles et sportives et la mobilité.
Que ce soit avec les acteurs de l’arrondissement ou en activant les leviers dont nous disposons désormais aux différents niveaux de pouvoir, nous allons nous mobiliser pour que des initiatives soient prises pour compenser les pertes de jobs étudiants, pour mobiliser les acteurs des circuits courts autour de solutions alimentaires à la fois d’urgence et durables, pour rendre accessibles un maximum de salles d’études et de blocus…
Nous voulons aussi travailler avec les différents acteurs du secteur à l’organisation d’évènements festifs dans l’arrondissement, dès que possible sur le plan sanitaire, en utilisant par exemple les techniques de tests rapides.”
2.3. S’évader et bouger autrement
Pour Nicolas Parent, “dans la continuité de l’organisation d’événements festifs qu’évoque Rodrigue, nous tenons à faire le lien avec les acteurs culturels de l’arrondissement de Huy-Waremme qui sont multiples, variés et reconnus (Latitude 50, Atelier rock, cinémas,…).
Depuis maintenant un an ou presque, les jeunes sont privés de leurs relations sociales mais également d’accès à la culture, çàd à l’évasion, aux émotions qu’un concert, un spectacle ou un film procurent.
Nous souhaitons établir un “pass culture Huy-Waremme” à destination des jeunes de 16 à 26 ans. Il s’agit d’une idée qui pourrait voir le jour au sein de structures supracommunales comme par exemple la maison du tourisme. Nous devons être créatifs. Nous soutenons également le déploiement d’une offre de stages culturels et sportifs renforcée vers les ados cet été.
L’accès à la fête mais aussi à la culture, c’est aussi un meilleur accès à Liège, pôle culturel et festif de notre province. En améliorant les fréquences et l’amplitude le WE. Un dernier train aux Guillemins à 22h40 vers Huy ou à 23h vers Waremme ne permet pas de profiter d’un concert, d’un spectacle ou d’un ciné. Il s’agit d’une revendication que nous porterons dans le cadre du prochain plan de transports SNCB et qui s’insère également dans le débat autour du Réseau Express Liégeois auquel notre arrondissement doit être mieux connecté.
La mobilité est un outil de redéploiement essentiel. Pour l’ensemble de la population, et pour les jeunes en particulier.
Ces propositions constituent donc des investissements dans l’avenir, qui sont également porteurs et positifs pour l’ensemble de la population. Il n’est donc évidemment pas question d’oublier les autres catégories de personnes, pour lesquelles nous continuons de nous mobiliser par ailleurs.
Tout le monde a le droit aujourd’hui de faire une pause dans son quotidien, de s’évader. Nos communes seules, ou ensemble, peuvent agir pour favoriser cela : en mettant à disposition des familles une carte des aires de jeux, de sport, des endroits “kids friendly” de l’arrondissement, en développant les espaces jeux/skates pour les ados, les espaces de convivialité dans nos communes (haltes piques-niques sur les itinéraires de promenade, près des points d’eau, points de vues)… tous ces endroits où nous pouvons nous ressourcer et où nous pourrons nous retrouver.
C’est toute l’idée de ce Plan que nous voulons construire comme une alliance entre les générations, mais aussi entre les secteurs victimes de la crise.”