Si la question peut sembler provocante, c’est bien l’enjeu qui se profile et qui a débuté, en plein confinement, par le lancement d’une consultation publique. Voici un résumé de la situation.
– De 1960 à 1982, la Belgique jette ses déchets radioactifs en mer (dans l’Atlantique Nord). D’autres, comme Damien Ernst, plaident pour les envoyer sur la Lune.
– L’ONDRAF a lancé le 15 avril dernier une consultation publique pour enfouir dans notre sous-sol 13.500 m³ de déchets de haute activité et/oude longue durée de vie. La consultation s’achève le 13 juin prochain.
– Sur la forme, Ecolo-Groen dénonce la confiscation du débat en pleine crise du Covid-19. Vu que toute notre attention est légitimement braquée sur la crise sanitaire sans précédent que vit notre pays, beaucoup de citoyens ignorent complètement le projet d’enfouissement des déchets hautement radioactifs.
– Sur le fond, Ecolo-Groen constate que rien n’a changé en 40 ans : le projet de l’ONDRAF se concentre encore et toujours exclusivement sur l’option du stockage géologique, malgré toutes les remarques contraires, notamment celles de l’AFCN. Pire, le projet est d’un flou absolu puisque l’on ne sait ni où, ni quand, ni comment les déchets radioactifs seront stockés ! Pour l’ONDRAF, il faut accepter le principe d’enfouissement sans en connaître les implications concrètes.
– Puisque rien n’a été prévu au moment de la construction des centrales et qu’il n’y a pas de « bonne solution » pour les déchets radioactifs, il nous faut rechercher, ensemble, celle qui sera la moins mauvaise, et la justifier publiquement. Ecolo-Groen soutient la réversibilité et le principe pollueur-payeur dans la gestion des déchets nucléaires.
– Ecolo-Groen introduit à la Chambre des représentants une résolution pour exiger un audit du financement et de la gestion des déchets nucléaires par la Cour des Comptes.
– Ecolo-Groen introduit une proposition de loi visant à créer un Observatoire indépendant et participatif du contrôle et suivi de la gestion des déchets nucléaires en Belgique, composé pour moitié d’experts scientifiques et, pour une autre moitié, de citoyens tirés au sort, afin de ré-évaluer, de manière la plus démocratique, l’option de stockage la moins coûteuse pour l’environnement et les générations futures. Il n’est pas acceptable qu’à l’inverse de tous les autres pays européens qui gèrent des déchets nucléaires, la Belgique laisse l’ONDRAF juge et partie en matière de gestion des déchets nucléaires.
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