Usine EZB à Seneffe : Ecolo déplore la revente en pleine crise du Covid-19 d’une friche nucléaire estimée à plus de 10 millions € à… 1€

À Seneffe, l’installation nucléaire EZB est à l’abandon depuis 2008. Malgré les injonctions répétées de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), allant jusqu’à des menaces de plaintes au pénal en 2016, l’usine n’a jamais été démantelée par sa société-mère, Eckert & Ziegler AG (EZAG).

Alors que le passif nucléaire est estimé en 2015 à 10,145 millions € par l’Ondraf (Organisme national des déchets radioactifs), EZAG vient pourtant de s’en débarrasser à une firme australienne (Telix) pour 1€ symbolique.

Ayant découvert le pot aux roses, je déplore que l’AFCN ait pu approuver pareille revente d’un site nucléaire fantôme en pleine crise du Covid-19. L’AFCN sait que l’usine EZB à Seneffe est à l’abandon depuis 2008 et que son passif nucléaire dépasse les 10 millions €. En 2016, l’AFCN a même failli aller en justice contre EZAG pour les forcer à démanteler le site. Ecolo est intervenu à maintes reprises sur ce dossier à la Chambre. Et pourtant, aujourd’hui, l’AFCN approuve la revente de l’usine fantôme à 1€, sans aucune garantie de démantèlement. C’est incompréhensible !

Ecolo a pu mettre la main sur un avis confidentiel de l’Ondraf qui mettait déjà l’AFCN en garde sur la capacité financière de la société australienne à démanteler le site. Telix estime le coût du démantèlement à seulement 5,2 millions d’euros – soit deux fois moins que l’estimation faite par l’Ondraf en 2015. En explorant les comptes annuels de Telix, on se demande si elle a les reins assez solides pour gérer un tel passif nucléaire… Après le scandale nucléaire de Best Medical à Fleurus qui aura coûter 128 millions € à l’État belge, c’est donc à nouveau le contribuable qui risque de trinquer !

Ecolo exige l’introduction de mécanismes permettant à l’État belge de contraindre un exploitant à démanteler ses installations nucléaires de manière rapide et à ses propres frais, selon le principe pollueur-payeur. Il est hors de question que la Belgique assume de nouveau les frais d’un cimetière radioactif. Plus que jamais, cette affaire démontre que la vigilance démocratique est de mise durant le confinement pour éviter des transactions à haut risque à la fois pour les finances publiques et l’environnement !