En plein confinement, l’ONDRAF vient d’annoncer une consultation publique sur son projet de gestion à long terme des déchets nucléaires. Le public sera ainsi consulté du 15 avril 2020 au 13 juin 2020 sur les incidences environnementales de l’enfouissement des déchets les plus radioactifs. Une décision qui fait bondir les écologistes…
L’enfouissement des déchets radioactifs engage la Belgique sur une durée d’au moins 300.000 ans et coûtera des milliards d’euros. Il est irresponsable de débuter une consultation publique sur un sujet aussi grave et complexe en plein milieu d’une crise sanitaire sans précédent. Comment les Belges vont-ils pouvoir s’informer correctement sans publicité, sans réunion publique, sans panels d’experts, confinés chez eux ?
Ecolo-Groen défend depuis toujours le principe d’une consultation publique la plus large possible sur les différentes options à l’étude quant au stockage à long terme des déchets nucléaires. C’est d’ailleurs grâce à l’action d’Ecolo-Groen au Parlement fédéral que toutes les communes doivent à présent être consultées.
On ne peut pas demander à la population de s’exprimer en deux mois sur un sujet que l’ONDRAF étudie depuis 40 ans.
Pour Ecolo, la transparence et la participation citoyenne peuvent renforcer la prise de décision publique sur les déchets nucléaires. Mais ici, l’ONDRAF ne prend visiblement pas la consultation publique au sérieux. Tout semble ici joué d’avance. C’est comme si l’ONDRAF voulait éviter la critique en jouant en catimini durant la pire pandémie que la Belgique ait eu à vivre ces dernières décennies. Mais pour nous, il est hors de question de confiner la démocratie.
Ecolo-Groen interpellera la Ministre de l’Energie, Marie-Christine Marghem, pour exiger un report et un allongement de la consultation publique jusqu’au moins la fin totale du confinement. On ne peut pas demander à la population de s’exprimer en deux mois sur un sujet que l’ONDRAF étudie depuis 40 ans.
Pour l’heure, Marie-Christine Marghem ne veut rien entendre et prétend que “c’est la loi”.
De mon côté, je lui rappelle que les gouvernements wallon, bruxellois et flamand ont décidé de suspendre tous les délais pour les enquêtes et consultations publiques durant la durée de confinement.
Afin de respecter le principe d’égalité et la sécurité juridique, l’ONDRAF ne peut donc à mes yeux poursuivre une consultation publique sur les déchets nucléaires durant le confinement. Il serait en effet piquant que des délais relatifs à des permis de bâtir soient prorogés, mais pas ceux relatifs à un dossier aussi sensible que celui de l’enfouissement de déchets nucléaires. C’est une simple question de bon sens.