Les crimes de masse perpétrés aujourd’hui dans la province d’Idlib en Syrie ne doivent pas rester impunis. Les différentes parties s’étant rendues coupables de violations répétées du droit international doivent être poursuivies avec la plus grande efficacité.
Au cours des trois derniers mois seulement, l’offensive menée par les troupes russes et syriennes contre l’enclave d’Idlib ont contraint plus de 700 000 femmes, hommes et enfants à se déplacer plus au nord vers la frontière turque. Plusieurs villes et villages du sud d’Idlib et de l’ouest d’Alep ont été complètement dépeuplés. Dans le même temps, l’aviation russe et syrienne bombardent délibérément des cibles civiles tels que les hôpitaux et les écoles, ajoutant l’horreur à la stratégie de la terreur poursuivie depuis plusieurs années par le régime et ses alliés. Les images se succèdent d’enfants, de femmes, de personnes âgées ensevelies sous les décombres.
L’obligation légale qui incombe aux parties en guerre de ne pas diriger d’attaques contre des civils et des cibles civiles est clairement bafouée. Après une période de silence assourdissant, les puissances occidentales ont enfin condamné le « carnage » en cours dans cette enclave syrienne.
Pour Ecolo, il est à présent urgent d’agir afin d’apporter un répit significatif à la population. Les Européens doivent utiliser tous les outils en leur disposition pour empêcher une nouvelle escalade du conflit dans le nord-ouest de la Syrie et pour veiller à ce que les crimes et les violations ne restent pas impunis.
Face aux flux de réfugiés qui s’entassent le long de la frontière avec la Turquie, dans des conditions déplorables, les Européens doivent mettre tout en œuvre pour protéger les populations déplacées et leur garantir un espace protégé des frappes en cours. Nous demandons également à la Turquie de procéder à l’ouverture de points de passage pour faciliter la mise en sécurité de ces populations menacées.
Ecolo demande à la Belgique de faire entendre sa voix dans les instances internationales afin que ces horreurs prennent fin. Notre pays a pris la direction du Conseil de sécurité des Nations Unies pour ce mois de février. Au-delà des intentions émises lors de la récente réunion d’urgence consacrée à la situation en Syrie, Ecolo insiste sur le fait que les parties belligérantes doivent permettre un accès sans entrave à des organisations indépendantes humanitaires, de protection et de défense des droits humains pour répondre aux besoins croissants des populations menacées.
Les crimes de masse perpétrés aujourd’hui en Syrie ne doivent pas rester impunis. Les différentes parties s’étant rendues coupables de violations répétées du droit international doivent être poursuivies avec la plus grande efficacité. La Syrie et la Russie, principaux responsables des atrocités commises dans le pays, ne peuvent plus continuer à insulter nos normes internationales et à mener une politique d’extermination des populations locales.
J’interpellerai dès que possible le Ministre des Affaires étrangères, Philippe Goffin, sur les crimes de guerre perpétrés à Idlib.