Offensive militaire en Syrie : tout faire pour respecter le droit international

Il y a peu, je rencontrais des représentants de la communauté kurde à Liège. Une communauté ébranlée par l’offensive turque en Syrie.

Dès le premier jour de cette offensive, j’ai tout fait pour que le point soit discuté directement avec le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, en Commission des relations extérieures. J’y ai condamné cette offensive unilatérale qui viole toutes les règles du droit international humanitaire.

Face au bain de sang menaçant les Kurdes en Syrie, j’ai demandé la mise en place d’un couloir humanitaire au Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que des sanctions économiques renforcées de la part de l’Union européenne. Après avoir réinterrogé le ministre, ce dernier m’a indiqué que les Etats membres de l’UE n’avaient pas trouvé d’accord pour des sanctions économiques élargies.

Malgré l’intervention de mes collègues Rodrigue Demeuse et Wouter De Vriendt à l’assemblée parlementaire de l’OTAN, les 29 pays membres de l’Alliance n’ont pas non plus trouvé d’accord quant à la question turque. Il revient au Conseil de sécurité de trouver une solution politique au conflit, mais celui-ci est paralysé par les intérêts divergents des pays membres qui le composent.

Aussi pour notre sécurité

Un autre enjeu a trait à notre propre sécurité, fragilisée par la Turquie et les États-Unis. En effet, nous risquons de perdre le contrôle sur des milliers de combattants de l’État islamique. De plus, il y a actuellement beaucoup de combattants européens en Syrie qui sont détenus dans des centres contrôlés par les Kurdes. L’offensive turque peut faire perdre le contrôle aux Kurdes. Dans ce cas, les combattants pourraient se retrouver aux mains des Turcs ou, pire encore, disparaître complètement du radar. Les deux scénarios représentent une menace majeure pour notre sécurité. A l’unisson, l’OCAM et la Sûreté de l’Etat belge avaient déjà tiré la sonnette d’alarme à ce sujet.

C’est pourquoi la Belgique et l’Europe ne peuvent pas rester passives. Nous devons tout faire pour éviter des victimes et rapatrier les enfants belges retenus en Syrie.