Stop au blocus dans le Haut Karabakh !

Nous avons voté ce mardi 31 janvier en Commission des Relations extérieures une résolution visant à obtenir une paix durable entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.

+ Lien vers la résolution

Depuis le 12 décembre dernier, des militants azerbaïdjanais bloquent le corridor vital de Latchine reliant le Haut Karabakh (Nagorno-Karabakh ou Artsakh) au reste de l’Arménie en réponse à « l’exploitation illégale de minerais » par les Arméniens du Karabakh. En réalité, pour Bakou, ce blocus vise avant tout à exercer une pression sur Erevan pour obtenir l’ouverture du corridor routier « de Meghri » vers la Turquie et ainsi renforcer ses relations économiques avec Ankara.

120 000 Arméniens sont coupés du monde depuis 1 semaine en manque de nourriture et d’assistance médicale alors qu’il y a à peine 6 mois, Bakou n’avait pas contesté le statut spécial du corridor de Latchine qui permettait aux Arméniens de voyager sans entrave le long de celui-ci. Une véritable catastrophe humanitaire. Je le dis haut et fort : ce blocus doit cesser. Maintenant.

Ensuite, il faut remarquer que cette situation a de fortes similarités avec ce qui se passe en Ukraine. Seulement, ici, c’est un conflit qui est passé sous silence. Et je trouve ça plus qu’inacceptable que cette nouvelle escalade du conflit échappe encore à nos préoccupations. Les Arméniens du Haut Karabakh sont actuellement privés de tout sauf de l’indifférence internationale. Car à mesure que le conflit monte en escalade, celui-ci tombe un peu plus dans l’oubli et l’indifférence générale de l’Europe.

Mais ne nous voilons pas la face. L’attentisme de l’UE sur la situation est en grande partie dû à sa dépendance au gaz azéri. Depuis septembre dernier, en pleine guerre en Ukraine, l’Azerbaïdjan apparaît comme un « partenaire fiable » aux yeux de l’UE qui négocie un accord avec Ilham Aliyev visant à doubler les importations de gaz azéri vers l’Europe d’ici à 5 ans.

Encore plus dans le contexte actuel, il est important de rappeler que les intérêts géopolitiques ou économiques ne doivent JAMAIS éclipser les droits de l’homme et leur protection. Les droits des Azerbaïdjanais comme des Arméniens.

D’autant plus que Poutine pourrait sortir gagnant de cette situation : le principal gisement de gaz de l’Azerbaïdjan est détenu à 20% par Vahid Alekperov, homme d’affaire Russo-Azéri, sous sanction occidentale. C’est révoltant.

Et ne tournons pas autour du pot : cet accord n’est que la continuité de la course effrénée de l’Union européenne vers l’exploitation des énergies fossiles et vers la dépendance envers des États non-protecteurs des droits humains les plus fondamentaux.

  • Je réitère mon soutien indéfectible au peuple arménien du Haut-Karabakh, en particulier aux enfants et familles séparées depuis l’annonce du blocus.
  • J’appelle l’Union européenne à ne pas sceller un accord avec l’Azerbaïdjan tant que Bakou multiplie les attaques menaçant l’intégrité territoriale du territoire arménien.