Hongrie : des mesures contre la dérive autoritaire et pour protéger l’État de droit

Ce lundi 30 mars, le Parlement hongrois a voté une loi prolongeant pour une durée indéterminée l’état d’urgence sanitaire. Cette dérive autoritaire suscite de nombreuses critiques au niveau international. De mon côté, j’ai interpellé le Ministre des Affaires étrangères afin d’encourager notre pays à prendre des mesures pour protéger l’État de droit, actuellement menacé.

Le Parlement hongrois a voté ce lundi 30 mars une loi prolongeant pour une durée indéterminée l’état d’urgence sanitaire adopté le 11 mars dernier.

Concrètement, la loi permet au gouvernement hongrois :

  • de légiférer par décret sur tous les sujets,
  • de suspendre les élections, et
  • de déroger à n’importe quelle loi.

Elle prévoit aussi une peine de cinq ans de prison en cas de diffusion de « fake news » sur le virus ou les mesures du gouvernement. On peut craindre que la nouvelle loi cible non seulement les médias indépendants, mais aussi l’opposition politique.

Enfin, point particulièrement inquiétant : la loi est en vigueur pour une durée indéfinie. Constitutionnellement, seul le gouvernement a le pouvoir de mettre fin à un état d’urgence, sans avoir besoin de l’aval parlementaire.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le contexte politique hongrois ne permet pas de se rassurer quant aux intentions réelles de Viktor Orban.

Depuis le début de la crise du COVID-19, on assiste notamment à des parades de blindés dans Budapest ou encore à la nomination de militaires à la direction logistique des hôpitaux. Plus largement, en dix ans de pouvoir, le régime a pris une tournure autocratique en multipliant les atteintes à l’Etat de droit dans le domaine de la justice, de la société civile, de la liberté de la presse et d’éducation.

Le Conseil de l’Europe, l’OSCE, Amnesty International et la Commission « Libertés Civiles » du Parlement européen ont déjà communiqué de vives inquiétudes.

C’est pourquoi, j’ai interpellé le Ministre des Affaires étrangères, Philippe Goffin, afin de connaître les mesures que la Belgique compte prendre contre ces dérives autoritaires.

Je pense que notre pays devrait à la fois communiquer ses inquiétudes à la Commission européenne et suggérer l’ouverture par le Conseil d’une procédure permettant de protéger l’État de droit.