Enfermé dans une cage pour le respect des droits humains

Ce jeudi 9 janvier, à l’occasion du 5e anniversaire de la première séance de flagellation subie par le blogueur saoudien Raif Badawi, fondateur du forum en ligne « Les libéraux saoudiens » qui se bat pour encourager le débat sur des questions politiques et sociales, nous nous sommes relayés, avec d’autres personnalités belges, dans deux cages installées devant l’ambassade d’Arabie saoudite, à Bruxelles.

Comme je vous l’écrivais, Raif Badawi est le fondateur du forum en ligne « Les libéraux saoudiens », qui encourageait le débat sur des questions politiques et sociales. Arrêté en 2012, il fut condamné en 2014 à une peine de 10 ans d’emprisonnement, 1000 coups de fouets et une amende d’un million de riyals saoudiens (environ 230 000 euros) pour avoir créé le forum et « insulté l’Islam ».

Il y a cinq ans, Raif Badawi a subi en public les 50 premiers coups prévus par la peine. Les séances suivantes n’ont pas encore eu lieu, mais le blogeur vit en permanence sous leur menace.

Son avocat, le défenseur des droits humains Waleed Abu al Khair a lui aussi été condamné en 2014 à une lourde peine : 15 ans de prison couplés à une interdiction de sortie du territoire pendant 15 ans également et une amende de près de 50.000€.

Ce jeudi 9 janvier, 5 ans après la première séance de flagellation contre Raif Badawi, une action symbolique était organisée par Amnesty afin de demander la libération du blogeur et de son avocat. Au-delà, de l’ensemble des prisonnier.es d’opinion en Arabie saoudite.

Avec d’autres personnalités politiques, mais également culturelles (Lize Spit) et académiques (Yvon Englert), sans oublier les directeurs des sections belges francophone et flamande d’Amnesty International, Philippe Hensmans et Wies De Graeve, nous nous sommes enfermés tour à tour dans deux cages installées devant l’ambassade d’Arabie saoudite, à Bruxelles.

D’après les dernières informations glanées par Amnesty, « Waleed Abu al Khair et Raif Badawi ont été placés arbitrairement à l’isolement et dans des conditions de sécurité renforcées depuis le 11 décembre. Les deux hommes ont par ailleurs entamé une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements qu’ils ont subis. »

Ma présence à cette action rappelle, plus globalement, l’opposition d’Ecolo par rapport aux politiques menées par l’Arabie Saoudite.

En 2016, Wouter de Vriendt et Benoit Hellings avaient déposé une proposition de résolution « visant à reconsidérer la politique étrangère à l’égard du Royaume d’Arabie saoudite », à comprendre comme stopper une série de collaborations et rappeler à l’Arabie saoudite l’existence des droits humains.

Un an plus tard, et alors que l’Arabie Saoudite intégrait la Commission des droits des femmes, Ecolo réitérait son désir de voir la proposition de résolution aboutir, tout en dénonçant le vote en faveur de cette intégration de la part du gouvernement belge de l’époque. Notre groupe avait notamment montré que le cabinet du Ministre des Affaires étrangères (Didier Reynders) avait donné son feu vert pour ce vote contrairement à ce qu’affirmait Charle Michel.

La proposition finira par être adoptée à la Chambre en juin 2017.